Au cœur des paysages majestueux de l’Utah, se trouve Pando, un véritable géant parmi les organismes vivants. Cette colonie clonale de 47 000 peupliers faux-trembles s’étend sur environ 43 hectares, formant un ensemble interconnecté par un réseau racinaire impressionnant. Mais ce qui fascine encore davantage que sa taille remarquable, c'est son âge. Selon des analyses génétiques, Pando pourrait avoir entre 16 000 et 81 000 ans, le plaçant parmi les plus vieux êtres vivants connus à ce jour. Cette pétrie d'histoire nous ramène à l’époque de la dernière ère glaciaire, témoignant d'un passé lointain.

Génialement, le travail des scientifiques a permis d’estimer l'âge de Pando grâce à des échantillons de feuilles, de racines et d’écorce. Rozenn Pineau et son équipe de l’Institut de technologie de Géorgie ont utilisé des mutations somatiques pour retracer l’histoire génétique de cet incroyable organisme. Ces mutations, survenues après la conception, ont été essentielles pour comprendre la longévité de cette colonie.

Les résultats de leurs études indiquent que Pando a commencé à croître il y a environ 34 000 ans, bien que les chercheurs admettent une marge d’erreur importante. Quoi qu’il en soit, il est indéniable que Pando est un témoin vivant de l’ère glaciaire. Des études de pollen renforcent cette idée, montrant une présence continue de peupliers faux-trembles dans la région durant au moins 15 000 ans.

En 2023, un projet artistique innovant a vu le jour pour « écouter » Pando. Des hydrophones ont été installés près de ses racines, révélant des sons qui se propagent à travers la colonie. Ce projet, lancé par l'association Friends of Pando, a ouvert de nouvelles perspectives scientifiques sur la communication entre les arbres et leur santé. Ces nouvelles méthodes d’écoute pourraient changer notre compréhension de la biologie forestière et de l'écologie dans son ensemble, nous plongeant dans les mystères de la nature.

Pando n'est pas seul dans la quête du titre d'organisme vivant le plus ancien, d'autres organismes comme Lomatia tasmanica en Tasmanie et la posidonie océanique en Méditerranée partagent cette distinction. Cependant, l’immensité de Pando, ainsi que les récentes découvertes liées à son histoire, n'en font pas moins un phénomène unique. Son existence rappelle la résilience indéniable de la nature et souligne sa capacité à survivre à travers les âges.

Alors, que nous réserve encore Pando ? Pourrait-il nous révéler d'autres secrets cachés de notre planète ? Seul le temps et la recherche scientifique le diront.