En novembre, le monde entier se mobilise pour sensibiliser à la lutte contre les cancers masculins, notamment ceux de la prostate et des testicules. La prévention est essentielle, car un dépistage précoce peut sauver des vies et éviter des traitements lourds. Selon le Pr Michel Soulié, chirurgien urologue au CHU de Toulouse, la sensibilisation est primordiale : "Bien que certains facteurs comme l’alcool et le tabac jouent un rôle dans le développement de nombreuses maladies, ils ne sont pas déterminants dans les cancers masculins."

Contrairement à leurs homologues féminins, qui bénéficient d’un dépistage organisé pour le cancer du sein et de l’utérus, les hommes n'ont pas encore de recommandations claires pour le dépistage du cancer de la prostate, qui est le cancer le plus courant chez eux avec près de 60 000 nouveaux cas par an. Le Pr Soulié précise : "Les hommes doivent comprendre la différence entre l’adénome de la prostate, un grossissement bénin et courant après 50 ans, et le cancer de la prostate, qui ne présente souvent aucun symptôme au début."

Pour les hommes de 50 ans et plus, ou plus jeunes avec des antécédents familiaux, il est recommandé de faire un examen comprenant un toucher rectal et un dosage du PSA (antigène prostatique spécifique). Toutefois, il est important de noter qu'un taux de PSA élevé ne signifie pas automatiquement que l'on est atteint d'un cancer. "Le toucher rectal en complément peut aider à évaluer la situation et à déterminer si des examens supplémentaires comme une IRM ou une biopsie sont nécessaires", explique le Pr Soulié.

Une vigilance particulière s’avère nécessaire, car entre 20 % et 30 % des cas de cancer de la prostate sont de formes agressives, et un suivi régulier est recommandé tous les trois ans. Les urologues adoptent une approche plus mesurée concernant les interventions chirurgicales, mais ne négligent pas l’importance d’un diagnostic précoce.

En ce qui concerne le cancer des testicules, qui touche principalement les jeunes hommes âgés de 15 à 40 ans avec moins de 3 000 nouveaux cas par an en France, il n'existe pas de dépistage systématique. Le Pr Soulié encourage l'auto-palpation : "Les jeunes hommes doivent s’auto-examiner régulièrement pour détecter toute anomalie. Grâce aux progrès réalisés depuis les années 1980, le taux de guérison pour ce type de cancer atteint 95 %. C'est le meilleur score parmi tous les cancers."

En conclusion, novembre est le moment idéal pour rappeler aux hommes l'importance de la sensibilisation et de l'auto-examen. Ne laissez pas la stigmatisation ou l’ignorance vous priver de cette vie précieuse ! Agissez, parlez-en et faites-vous dépister.