Ottawa : La ville invisible qui illumine les téléfilms de Noël
2024-12-20
Auteur: Philippe
L'histoire prévisible des téléfilms de Noël
L'histoire est souvent la même : une héroïne dévouée à sa carrière à New York se retrouve à nouveau dans son village natal, tombant sous le charme de son ami d'enfance. Mais ce que l'on voit à l'écran est parfois trompeur. Car, oui, les téléfilms de Noël américains, bien que prévisibles, ont un cadre étonnant : la ville d'Ottawa.
Ottawa, un centre de production de films de Noël
Cette capitale canadienne ne cesse d'accueillir près de trente productions audiovisuelles chaque année, dont une douzaine dédiées aux films de Noël. Ces dernières, produites surtout pour des chaînes telles que Hallmark, ont vu plus de 300 fictions diffusées depuis 2009, avec près de 40 nouvelles ajoutées chaque année. En fait, un tiers des créations de ce type diffusées en Amérique du Nord, et souvent également en France, sont enregistrées à Ottawa, comme le rapporte l'AFP.
Des bâtiments au charme indéniable
Ottawa est souvent perçue comme une ville trop sérieuse, avec ses nombreuses ambassades, ce qui fait d’elle une destination touristique moins prisée. Pourtant, elle a la capacité de reproduire aussi bien l'effervescence d'une grande ville que la sérénité des petits villages enneigés. Maxwell McGuire, un réalisateur américain, évoque avec enthousiasme les paysages variés de la ville. Dans son téléfilm "Happy New Love", il met en scène des bâtiments en brique rouge qui rappellent Boston et des gratte-ciel qui pourraient être confondus avec ceux de Seattle ou de Chicago. "Nous louons de vraies maisons, des cafés, des boutiques pour capter au mieux l'ambiance de Noël", explique-t-il tout en mentionnant la beauté historique d’Almonte, une banlieue d'Ottawa.
Des tournages... estivaux
Un des facteurs clés qui attire les productions à Ottawa est son incitation fiscale, qui couvre 45 % des frais liés à la main-d'œuvre, surclassant ainsi les grandes villes comme Toronto et Vancouver. Sandrine Pechels de Saint Sardos, commissaire du bureau du cinéma d’Ottawa, souligne que les coûts de production, incluant lieux et hébergement, sont souvent plus bas ici. Les tournages sont principalement programmés durant l’été en raison des températures glaciales de l’hiver canadien, qui peuvent atteindre moins 35 degrés Celsius. "Nous utilisons de la fausse neige en été, fabriquée de manière écoresponsable grâce au programme Ontario Green Screen", précise la commissaire, soulignant les efforts pour réduire l'empreinte écologique de l'industrie.
Le tourisme influencé par le cinéma
Bien qu’Ottawa soit rarement mise en avant comme elle l’est dans les téléfilms, elle sait séduire des visiteurs en quête d'authenticité. Sarah Laturnus, responsable à l’Office du Tourisme d’Ottawa, note que les amateurs de cinéma affluent en hiver pour observer les tournages de Noël. L’Office a d’ailleurs créé un itinéraire sur Google Maps pour guider les touristes vers ces lieux emblématiques, tels que le Fairmont Château Laurier, mise en scène dans "A Royal Christmas Crush", ou le stade de baseball d'HOT Frosty, qui a déjà attiré 28 millions de vues sur Netflix. Les visiteurs peuvent explorer les joyaux d’Ottawa, des majestueux bâtiments de la Colline du Parlement jusqu’au canal Rideau, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui se transforme en patinoire durant l’hiver. Un cadre parfait pour des histoires de Noël souvent idéalisées, et parfois, un peu prévisibles. Un parc d'attractions de magie hivernale qui ne cesse d’amuser ses habitants et de ravir ses visiteurs.