Le monde de l'intelligence artificielle est en émoi suite à une série de départs inattendus au sein d'OpenAI. Mercredi 25 septembre, la directrice technique Mira Murati, embauchée en 2018 et pilier de cette start-up innovante, a annoncé sa démission. En tant que figure clé du lancement du très populaire ChatGPT et de Dall-E, son départ résonne tout particulièrement dans le secteur.

Ce même jour, OpenAI a révélé les départs de deux autres hauts responsables : Bob McGrew, directeur de la recherche, et Barret Zoph, vice-président de la recherche. Ces changements témoignent d’une instabilité croissante au sein de l'entreprise qui est passée de 750 à 1 700 employés en quelques années, un développement fulgurant qui copie le rythme effréné d'une start-up en pleine expansion.

Sam Altman, le directeur général, a commenté cette onde de choc en déclarant sur X que « les changements de leadership sont naturels dans des entreprises qui croissent si rapidement ». Il a cependant admis que la brutalité du départ de Murati était inquiétante, précisant que la manière de gérer les changements pourrait être améliorée.

Ce bouleversement n’est pas simplement une question de départs personnels, mais illustre une tension plus profonde au sein de OpenAI. Née en 2015 en tant qu'organisation à but non lucratif, OpenAI s’est transformée en une entreprise lucrative, ce qui a suscité de vives inquiétudes parmi les employés. Beaucoup craignent que cette orientation vers le profit compromette la mission initiale de l'entreprise : développer une intelligence artificielle bénéfique pour l'humanité.

Les départs récents font également écho à une crise de leadership qui s’est intensifiée fin 2023, lorsque des employés ont exprimé leurs préoccupations face aux choix stratégiques de l’entreprise. Sam Altman avait même été temporairement évincé avant de revenir, une expérience qui a laissé des traces. Des voix critiques, préoccupées par le « risque existentiel » que l'IA pourrait représenter, ont remis en question les priorités d’OpenAI.

De plus, les départs successifs de figures marquantes comme Ilya Sutskever et Greg Brockman ne sont pas à prendre à la légère. Ils attisent les spéculations sur l'avenir et les orientations de l'organisation. Alors que des compétences uniques s’éloignent, les investisseurs et les observateurs s'interrogent sur ce que cela signifie pour le futur d'OpenAI et l'impact de ces changements sur le développement de l'intelligence artificielle. La tension entre profit et éthique pourrait bien être le défi le plus redoutable que la société devra affronter dans les mois à venir.