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"On m'a révélé que maman était morte" : un nouveau départ tragique pour les enfants de Chahinez Daoud après un féminicide

2025-03-29

Auteur: Michel

L'horreur s'est abattue sur la vie des enfants de Chahinez Daoud, dont la mère a été victime d'un féminicide le 4 mai 2021, lorsque Mounir Boutaa, son époux, a mis fin à ses jours dans des circonstances tragiques. Aujourd'hui, ces enfants, âgés de 16, 11 et 8 ans, doivent reconstruire leurs vies, catapultés dans une réalité où l'absence de leur mère pèse lourdement sur leurs jeunes épaules.

Dans une salle d'audience de la cour d'assises de la Gironde, le verdict est tombé : Mounir Boutaa a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Toutefois, cet acte de justice ne peut effacer le traumatisme vécu par les enfants. Désormais pris en charge par leurs grands-parents maternels, ils cherchent à surmonter un passé tumultueux marqué par la violence.

Une enfance troublée par la violence

Yannis, Myriam et le cadet Rachid étaient les rayons de lumière dans une vie autrement assombrie par la violence domestique. Les souvenirs d'enfance de Yannis sont teintés de scènes de disputes familiales qui résonnent encore. Une voisine raconte comment elle a aperçu les enfants, effrayés et abandonnés à eux-mêmes. Ce profond malaise a laissé des traces indélébiles sur leur santé mentale, comme l'ont constaté les psychologues qui les suivent aujourd'hui. Rachid, le plus jeune, s'accrochait à sa mère, cherchant désespérément à trouver du réconfort et de la sécurité dans un monde devenu menaçant.

Après l'incarcération de Mounir Boutaa pour des violences conjugales, une brève lueur d'espoir a laissé présager une vie plus sereine. Cependant, la situation s'est rapidement détériorée, culminant dans ce jour tragique de mai. Lors de cet après-midi funeste, alors qu'elle venait de passer du temps avec Yannis, la tension a éclaté à nouveau. Ce jour-là, les enfants ont été brutalement confrontés à la perte de leur mère, une douleur qu'ils n'échapperont pas facilement.

"On m'a révélé que maman était morte. Ma sœur a beaucoup pleuré," se souvient Yannis, en se remémorant ce moment de terreur et de désespoir.

Un chemin semé d'embûches

Après la mort de leur mère, les enfants ont été placés dans un foyer, suivi par des périodes en famille d'accueil. Ce parcours chaotique a duré plusieurs mois avant l'arrivée de leurs grands-parents en France pour leur offrir un semblant de stabilité. Selon leur avocat, Julien Plouton, cette période d'attente a été particulièrement traumatisante : "Les enfants ne comprenaient pas pourquoi ils ne pouvaient pas être accueillis immédiatement par leurs grands-parents."

L’ancienne juge Clotilde Bounin explique que chaque mouvement dans ce type de situation est soumis à des évaluations minutieuses, visant à garantir la sécurité des enfants dans un environnement familial. Pendant ce temps, leurs grands-parents, dévastés mais déterminés, ont intensifié leurs efforts pour leur offrir un foyer chaleureux. Grâce à la Fédération nationale des victimes de féminicides, les enfants ont réussi à obtenir un logement digne.

Une réhabilitation délicate

Malgré cet entourage aimant, les enfants doivent vivre avec les conséquences d'un passé tourmenté. Les traumatismes psychologiques persistent, surtout lorsque les répercussions de l'affaire font la une des médias. Rachid, qui est notre principal point de focus ici, a reçu un accompagnement spécifique en raison de sa situation unique. Tout comme ses frères et sœurs, il se débat avec ses émotions, mais son histoire est particulièrement marquante : lors de son témoignage, il a exprimé son souhait de ne plus jamais voir son père, allant même jusqu'à désirer qu'il disparaisse de sa vie.

Les prénoms des enfants ont été modifiés pour protéger leur identité, mais leur histoire, tragique et déchirante, souligne la nécessité cruciale de sensibiliser et de soutenir les familles touchées par des violences domestiques. La route de la guérison sera longue, mais avec le soutien adapté, il y a encore de l'espoir pour ces enfants de recouvrer une forme de normalité dans leur vie.