La récente baisse de 15 % du tarif de l'électricité, annoncée par le gouvernement, arrive à un moment crucial pour les consommateurs français. Cependant, ce dégrèvement aurait pu être encore plus significatif sans la hausse programmée de deux taxes entrant en vigueur le 1er février : la TICFE, qui va retrouver son niveau de 2022, et le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE).

Environ 20 millions d'abonnés au tarif réglementé bénéficieront de cette réduction, ce qui représente environ 60 % des 34 millions d'abonnés résidentiels en France. Cela devrait apporter un certain soulagement à de nombreuses familles, surtout dans un contexte économique tendu marqué par l'inflation.

Cependant, des millions d'abonnés, qui ont opté pour des offres de marché à prix fixe, verront leurs factures augmenter à partir de février. Ces offres, généralement proposées pour des durées d’un ou deux ans, avaient permis de réaliser des économies substantielles, allant jusqu’à 30 % pour les contrats en vigueur en janvier 2023. Avec les nouvelles hausses de la TICFE et du TURPE, une augmentation d'environ 8 % sur ces factures est à prévoir.

Il est intéressant de noter que des fournisseurs alternatifs pourraient bientôt lancer de nouvelles offres à prix fixe, potentiellement encore plus avantageuses, après le 1er février. Les consommateurs sont donc encouragés à utiliser des comparateurs de prix, notamment celui du Médiateur de l'énergie, afin de faire des choix éclairés.

En ce qui concerne l'option Tempo du Tarif bleu d'EDF, les clients espéraient également profiter d'une baisse de 15 %. Malheureusement, cette réduction ne sera que de 2 %. Cette option, qui est choisie par 800 000 foyers, permet d'acheter de l'électricité à un tarif très bas jusqu'à 22 jours « rouges » par an, où les prix peuvent exploser. Ces jours-là coïncident souvent avec des périodes de froid intense, durant lesquelles les utilisateurs sont encourageés à réduire leur consommation.

Certains experts estiment que l'option Tempo, jadis jugée très favorable, doit être ajustée par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour mieux refléter les réalités du coût de l'électricité. Cela pourrait compliquer les choses pour les consommateurs qui bénéficiaient auparavant de réductions importantes ; ainsi, le pourcentage d'économies pourrait dégringoler, passant de 25 % actuellement à des niveaux bien inférieurs à partir de 2024.

Reste à savoir comment les consommateurs vont réagir à ces changements. En période de hausse des coûts de la vie, une telle restructuration des tarifs d'électricité pourrait être ressentie comme une menace supplémentaire pour le budget des ménages. Les prochaines semaines seront donc cruciales, et il ne serait pas surprenant de voir des mouvements de protestation ou des appels à revoir les politiques de tarification dans le secteur de l'énergie.