«Obsession gauchiste» : L'article polémique de Télérama sur Boualem Sansal et Kamel Daoud déclenche un tollé
2024-12-29
Auteur: Chloé
Le magazine Télérama a publié le 26 décembre un article controversé sur Boualem Sansal et Kamel Daoud, deux écrivains franco-algériens connus pour leurs critiques acerbes du régime algérien. Cet article soulève des interrogations sur la liberté d'expression. Télérama décrit les auteurs comme des figures issues de la gauche laïque algérienne, ayant été ciblées par leur gouvernement natal. En France, leurs discours sur l'islam les positionnent comme des icônes pour la droite et l'extrême droite, un statut qu'ils semblent parfois embrasser.
Cette analyse n’a pas tardé à susciter des réactions sur les réseaux sociaux. David Lisnard, maire de Cannes et président des maires de France, a réagi en affirmant que les passions dont parle Télérama sont universelles et qu'elles traduisent la liberté d’être et de créer. Il a appelé à demander la libération de Boualem Sansal, actuellement emprisonné en Algérie pour ses idées.
Le politologue Stéphane Rozès a aussi critiqué l'article, soulignant que Télérama établit un lien erroné entre l'extrême droite et les Français d'origine maghrébine qui ne se réclament pas de l'islamisme. De nombreuses voix se sont élevées pour défendre la laïcité, le soutien à la démocratie et la promotion des droits de l'homme, rejetant toute étiquette d'extrême droite pour ces valeurs.
L'avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel a également pointé du doigt la médiocrité de cet article, arguant que l'enfermement de Kamel Daoud et Boualem Sansal ne devrait pas justifier une telle interprétation de leurs actes et opinions.
Boualem Sansal, lauréat du Prix du Livre Arabe, et Kamel Daoud, connu pour son roman « Meursault, contre-enquête », sont tous deux des figures emblématiques de la lutte pour la liberté d'expression en Algérie. Leur soutien à des valeurs démocratiques et à la critique de l'islamisme moderne a non seulement galvanisé certains en France, mais leur a également valu des attaques virulentes de la part des autorités algériennes.
Alors que le débat sur la liberté d'expression continue de se polariser autour des figures de l'extrême droite en France, la question demeure : jusqu'où peut-on aller dans la défense des idées avant de devenir complice des pensées et idéologies que l'on combat ? La situation des écrivains comme Sansal et Daoud soulève également de nouvelles questions sur la place de la critique littéraire et politique dans le paysage médiatique français.