Préparez-vous pour un moment historique dans le secteur énergétique français ! Prévu initialement pour le dernier jour de l'automne, le raccordement tant attendu du réacteur nucléaire EPR de Flamanville au réseau électrique pourrait finalement se produire cette nuit. Après 12 ans de retards liés à des problèmes techniques, cet événement marque le premier raccordement d'un nouveau réacteur en France depuis 1999.

Le raccordement, initialement programmé pour vendredi à 10h00, a été repoussé plusieurs fois, d'abord à 20h00, puis à 23h00. EDF a annoncé une prolongation de l'opération de maintenance, qui devrait se terminer au plus tard samedi à 10h00, laissant ainsi espérer un couplage durant la nuit.

Régis Clément, directeur adjoint de la division Production nucléaire d'EDF, a exprimé sa confiance quant à un éventuel couplage peu avant la fin de l'automne. Il a également souligné que le réacteur fonctionnerait à très basse charge, à environ 20% de sa puissance, pour s'assurer que tout fonctionne correctement avant les essais supplémentaires qui suivront.

Au total, entre 10 et 15 arrêts et redémarrages seront nécessaires pour tester le réacteur, qui devrait atteindre sa pleine puissance de 100% d'ici l'été 2025. Un premier arrêt pour maintenance et rechargement du combustible est prévu au printemps 2026.

Ce raccordement représente également l'aboutissement d'un chantier marqué par de nombreux aléas qui ont prolongé les délais et gonflé la facture, maintenant estimée à 13,2 milliards d'euros, soit quatre fois le coût initial. En 2020, la Cour des Comptes avait même évalué le coût total à 19 milliards, en tenant compte des surcoûts de financement.

Un autre élément marquant est que ce réacteur de plus de 1 600 MW, le plus puissant du parc nucléaire français, arrive alors que la consommation d'électricité en France est en baisse, de l'ordre de 6% par rapport aux niveaux d'avant la pandémie de Covid-19. Luc Rémont, PDG d'EDF, a également évoqué les défis actuels du secteur, incitant à utiliser l'électricité disponible en ces temps de crise dans l'industrie.

Annoncé comme le premier nouveau réacteur depuis 1999, ce projet a mis en évidence une stagnation dans la construction de nouveaux réacteurs en France, exacerbée par une perte de compétences sur le long terme dans le secteur de l'énergie nucléaire. Pour relancer cette dynamique, Emmanuel Macron a lancé la construction de six nouveaux réacteurs EPR2, bien qu'il demeure un flou concernant le budget alloué.

Le budget 2025 prévoit une réduction significative de l'enveloppe dédiée aux travaux préparatoires pour ces nouveaux réacteurs, une information que EDF conteste, affirmant que les détails des investissements ne sont pas encore finalisés.

Inauguré le 3 septembre avec le début de sa montée en puissance, l'EPR de Flamanville est désormais prêt pour une connexion tant attendue au réseau électrique, allant au-delà des attentes et des retards précédents. Conçu pour fournir de l'électricité à environ deux millions de foyers, il représente un espoir pour l'avenir de l'énergie nucléaire en France.