Cory Booker, sénateur démocrate du New Jersey, a récemment battu un record vieux de 66 ans en prononçant un discours marathon de plus de 24 heures contre ce qu'il considère comme la politique "inconstitutionnelle" de l'ancien président Donald Trump. L'exploit a eu lieu au Sénat américain où il s'est exprimé sans pause pour les besoins naturels ni possibilité de s'asseoir, selon les règles strictes de la chambre haute.

Cette performance exceptionnelle, qui a commencé dans la soirée du 1er avril, a duré jusqu'au lendemain après-midi, effaçant le précédent record détenu par Strom Thurmond, un sénateur pro-ségrégation qui avait pris la parole pendant 24 heures et 18 minutes en 1957 pour s'opposer à une loi sur les droits civiques.

Au début de son discours, Booker a déclaré : "Je me lève avec l'intention de perturber les activités normales du Sénat aussi longtemps que j'en serai physiquement capable. Je crois sincèrement que notre pays est en crise." Il a dénoncé les actions de l'administration Trump en seulement 71 jours, évoquant des conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité financière des Américains, ainsi que pour les valeurs démocratiques fondamentales.

Cette forme de protestation, nommée "filibuster", permet aux sénateurs de prendre la parole aussi longtemps qu'ils le souhaitent, tant qu'ils restent debout. Toutefois, dans ce cas, Booker n'a pas cherché à bloquer une législation en cours, car aucune loi n'était en train d'être votée.

L’intervention de Cory Booker a suscité une grande attention médiatique et a rappelé les records précédents. En 2013, le sénateur républicain Ted Cruz avait été célèbre pour avoir parlé pendant plus de 21 heures contre la réforme du système de santé de Barack Obama. En revanche, l'intervention de Booker visait à mobiliser l'opinion publique contre l'administration actuelle.

Visiblement fatigué mais déterminé, Booker a terminé son marathon oratoire par un appel vibrant à l’action : "Si vous aimez votre prochain, si vous aimez ce pays, montrez votre amour. Empêchez-les de faire ce qu'ils tentent de faire." Ce moment fort a fait vibrer le public et semble avoir galvanisé une partie de l’électorat face aux défis politiques à venir.