Dans un appartement surplombant Nice, la douleur d'une famille se manifeste de manière poignante. Delphine Dapui arbore un médaillon avec la photo de sa fille Charlize, qui s'est tragiquement donné la mort à l'âge de 15 ans, à peine quelques jours après avoir célébré son anniversaire. Son père, Jérémy Parkiet, montre fièrement les nombreuses images de sa fille accrochées un peu partout : sur le réfrigérateur, en fond d'écran de son téléphone, et même sur un tatouage qu'elle a fait. « Elle est partout », confie-t-il, les larmes aux yeux.

Le drame de Charlize est devenu le cœur d'un combat judiciaire collectif, avec sept familles qui intentent un procès à TikTok devant le tribunal judiciaire de Créteil. Leur objectif ? Exiger que la plateforme prenne des responsabilités et reconnaisse son rôle dans la prolifération de contenus « dépressifs et angoissants » qui influencent de jeunes utilisateurs vulnérables.

Ces familles dénoncent un véritable fléau. Selon les témoignages, l'algorithme de TikTok favoriserait la visibilité de vidéos glorifiant l'automutilation, le suicide et les troubles alimentaires, des sujets particulièrement sensibles qui touchent une génération en proie à des défis émotionnels.

Ce phénomène soulève des questions cruciales sur la responsabilité des réseaux sociaux dans le bien-être des adolescents. Les experts s'accordent à dire que l'accès illimité à des contenus négatifs peut exacerber des problèmes de santé mentale préexistants, et dans certains cas, entraîner des conséquences tragiques.

Alors que le débat s'intensifie, ces familles espèrent que leur action en justice portera un message fort à TikTok et pourrait éventuellement déclencher des changements dans la manière dont les plateformes sociales modèrent leur contenu.

L'affaire de Charlize rappelle de manière poignante que derrière chaque écran se cache une réalité plus sombre, et que le rôle des réseaux sociaux dans la vie des jeunes mérite une attention urgente et responsable.