Un affrontement se dessine dans l'industrie automobile européenne. Alors que l'Europe se prépare à durcir les normes CO2 d'ici 2025, les fabricants comme Renault et l'ACEA (Association des Constructeurs Européens d'Automobiles) expriment leur mécontentement. Luca de Meo, à la tête de l'ACEA, a adressé une lettre à Bruxelles pour dénoncer des conditions jugées irréalistes, notamment l'exigence d'un mix de véhicules électriques représentant entre 20 et 25 % de leurs ventes l'année prochaine. Une exigence qui semble inatteignable compte tenu de la faiblesse actuelle des immatriculations de voitures électriques à travers le continent.

En cas de non-conformité, les amendes pourraient atteindre un montant colossal de 16 milliards d'euros. Des marques emblématiques comme Volkswagen, Ford et Renault sont déjà en retard sur leurs objectifs, malgré une offre de véhicules hybrides et électriques. Paradoxalement, le succès de Dacia, qui dépend principalement des ventes de véhicules thermiques, complique davantage la situation de Renault.

Tim McPhie, porte-parole de la Commission Européenne, souligne que l’industrie automobile avait eu l'occasion de se préparer à ces changements, les objectifs en question ayant été adoptés dès 2019. L'Union européenne dénonce également des comportements jugés trop « intéressés » de la part de plusieurs fabricants, malgré les mises en garde. L'ONG Transport & Environment a réagi en affirmant que ces mêmes constructeurs avaient réalisé des bénéfices records ces derniers mois, ce qui soulève des questions sur leur volonté réelle d’adapter leur production aux nouvelles normes.

Tandis que la compétition s'intensifie, certains analystes attribuent une part de responsabilité à l’Allemagne, dont les grands constructeurs affichent des bilans mitigés dans la transition énergétique. Avec des remises importantes sur les véhicules électrifiés, il est clair que l'industrie automobile européenne se trouve à un tournant décisif - réussiront-ils à respecter leurs engagements ou vont-ils se retrouver coincés sous le poids des nouvelles réglementations ? La bataille pour l'avenir de l'automobile en Europe ne fait que commencer !