Nation

Narcotrafic : Retailleau et Migaud lancent un plan d'urgence contre la criminalité

2024-11-08

Auteur: Emma

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et le ministre de la Justice, Didier Migaud, ont annoncé un « électrochoc » face à la montée alarmante des règlements de comptes liés au narcotrafic. Ce plan d'action sera officiellement présenté le vendredi 8 novembre à Marseille et vise à curer le fléau du trafic de drogue qui gangrène des quartiers entiers de la France.

Les deux ministres ont qualifié cette lutte de « cause nationale » et ont promis de « faire front commun » contre cette menace grandissante. Ils reconnaissent que la situation exige des mesures immédiates, bien que le contenu de leur plan s'inspire largement des travaux de l'ancien garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, et d'une proposition de loi sénatoriale déposée le 12 juillet dernier.

Un rapport sénatorial, très suivi et débattu, avait mis en lumière la nécessité d'actions concrètes pour contrer le narcotrafic. La commission, présidée par le sénateur Jérôme Durain et rapportée par Étienne Blanc, avait rendu ses conclusions en mai dernier, alertant sur une France « submergée » par ce phénomène destructeur.

Les ministres Retailleau et Migaud ont décrit une stratégie à double détente pour s'attaquer au problème. À court terme, des mesures ne nécessitant pas de modifications législatives seront mises en place, tandis que des réformes plus ambitieuses, inspirées du rapport sénatorial, pourraient être présentées au Parlement d'ici le premier semestre 2025.

Renforcement des effectifs et nouvelles unités dédiées

Concernant les mesures d'urgence, une « cellule de coordination nationale chargée d'analyser la menace » sera bientôt instaurée. Elle sera placée sous l'égide du parquet de Paris, lequel bénéficiera d'un renforcement de 40 % de ses effectifs dédiés à la criminalité organisée.

D'autres mesures, visant à désarticuler les réseaux de narcotrafiquants, impliqueront également des actions ciblées contre les consommateurs. Bruno Retailleau a annoncé l'instauration d'« interdictions de paraître » pour les dealers condamnés, empêchant ainsi leur retour dans les quartiers où ils opèrent. En parallèle, les aides sociales versées aux trafiquants seront suspendues.

Pour compléter ces initiatives, une campagne de communication sera mise en place pour sensibiliser la population aux dangers de la drogue et établir un lien clair entre l'usage de substances illicites et l'augmentation de la criminalité organisée. Ce plan, bien que critiqué pour son manque d'innovations significatives, témoigne d'une prise de conscience des autorités sur l'urgence de la situation.

Les mesures annoncées visent non seulement à frapper les trafiquants, mais également à protéger la société des ravages causés par cette économie souterraine et ses conséquences mortelles. La lutte contre le narcotrafic devient ainsi une priorité gouvernementale, au cœur des débats politiques.