Moscou : Le coût de l'opération spéciale en Ukraine s'alourdit
2024-12-16
Auteur: Louis
Alors que l'armée russe a intensifié ses opérations sur le sol ukrainien ces dernières semaines, la situation économique à Moscou devient de plus en plus préoccupante. Le discours officiel selon lequel les sanctions occidentales n'ont qu'un impact limité et que la croissance économique serait toujours au beau fixe s'effrite rapidement. En effet, les sanctions, loin d'être contournées, étouffent progressivement l'économie russe, révélant une dure réalité derrière le vernis propagandiste.
Longtemps, Moscou a réussi à maintenir l'illusion d'une résilience remarquable. Les prévisions inquiétantes faites en début de conflit s'étaient révélées erronées : non seulement la croissance avait tenu, mais la production nationale a également été dopée par un secteur militaire en plein essor et un chômage remarquablement bas. Cependant, les indicateurs récents, notamment en ce qui concerne l'inflation et la politique monétaire, dévoilent un futur sombre.
L'inquiétude parmi les accros du monde des affaires en Russie est palpable. Les taux d'intérêt, atteignant fin octobre un impressionnant 21 %, n'avaient pas été aussi élevés depuis plus de deux décennies. La présidente de la Banque centrale, Elvira Nabioullina, fait l'objet de critiques croissantes de la part des chefs d'entreprise, qui voient dans cette montée vertigineuse des taux un véritable handicap pour le développement économique. Tous s'accordent à dire qu'investir dans de nouveaux projets est devenu presque impossible, tant les rendements doivent concurrencer des taux d'emprunt exorbitants.
Les chemins de fer russes, le principal employeur du pays, annoncent une réduction de 33 % de leurs investissements pour 2025. Un signal d'alarme inquiétant pour l'ensemble des secteurs, surtout lorsque l'on considère que plus de la moitié de la dette des entreprises russes est à taux variable. Les faillites s'annoncent inéluctables alors que beaucoup peinent à rembourser des prêts dont les coûts de financement flambent. Dans le secteur de l'immobilier, la situation ne fait guère mieux. Le gouvernement ne dispose plus des ressources nécessaires pour subventionner des prêts, ce qui complique encore davantage l'accès au crédit pour les particuliers. Les prix, qui ont connu une hausse spectaculaire ces dernières années, sont désormais au bord d'un effondrement, annonçant de potentielles crises économiques à venir.
Avec l'opération militaire en Ukraine qui s'enlise et les conséquences économiques qui s'aggravent, Moscou pourrait bien se rendre compte que le prix de ses ambitions géopolitiques dépasse de loin ses prévisions.