Mordre son partenaire : un comportement surprenant des requins-taureaux durant l'accouplement
2025-01-09
Auteur: Julie
Lorsqu'on pense à l'accouplement dans le royaume animal, la douceur n'est pas l'expression qui vient à l'esprit, mais les requins-taureaux poussent ce phénomène à un tout autre niveau. Une récente étude, publiée dans la revue Environmental Biology of Fishes, révèle que ces prédateurs marins se mordent violemment pendant le processus d'accouplement, causant parfois des blessures graves.
Les chercheurs se sont penchés sur cette incroyable pratique en étudiant le comportement des femelles requins-taureaux (Carcharias taurus) durant la période de reproduction. Il est fascinant de noter que cette espèce, qui fréquente les eaux côtières avec des fonds sablonneux, possède une mâchoire équipée de rangées de dents acérées, adaptées pour maintenir leur emprise pendant ces moments intenses.
Observation intrigante en aquarium
Les scientifiques ont réalisé leur première observation dans un aquarium, où une femelle était soumise à des morsures sévères. L'une des blessures observées était tellement profonde qu'elle atteignait les muscles sous-jacents ! En complément, les chercheurs ont analysé des photographies de requins issues de la base de données Spot A Shark U.S.A, impliquant des contributions de citoyens et de scientifiques. Ils ont ainsi examiné 2876 clichés de 686 requins-taureaux pris entre 2005 et 2020 au large de la Caroline du Nord.
Deux résultats majeurs se dégagent de cette étude : d'une part, les eaux de la Caroline du Nord constituent un sanctuaire de reproduction pour ces requins, et d'autre part, les morsures sont particulièrement fréquentes à partir de fin mai, atteignant un pic en juillet, coïncidant avec le début de la saison de reproduction.
Jennifer Wyffels, chercheuse au Ripley’s Aquariums et à l'Université du Delaware, explique que "les requins utilisent leur bouche pour maintenir et positionner les femelles, ce qui rend les blessures courantes durant cette période". Fait intéressant, les femelles n'hésitent pas non plus à rendre les coups en mordant leurs partenaires.
Capacités de guérison impressionnantes
Les chercheurs ont également établi un système de notation des blessures observées, évaluant de 1 à 4 la gravité et les étapes de guérison. Le stade 1 représente des blessures fraîches, tandis que les stades 2 et 3 correspondent à des niveaux intermédiaires de guérison, et le stade 4 étant celui de la cicatrisation complète.
Les biologistes notent que vers la fin de l'été, les accouplements diminuent, ce qui est corroboré par l'absence de blessures fraichement infligées chez les femelles. Cependant, certaines femelles restant dans la zone pour la gestation ont montré des signes de guérison prometteurs, évoluant vers les stades 3 et 4 de récupération. Une femelle en aquarium a même vu sa plaie se refermer en seulement 22 jours, avec une guérison totale au bout de 85 jours.
En combinant données aquariums et observations en milieu naturel, les chercheurs ont pu établir des schémas détaillés des stades de blessures et des processus de guérison. Ces découvertes apportent un éclairage incroyable sur la manière dont ces animaux fascinants s'accouplent, tout en révélant les défis redoutables que ces pratiques peuvent engendrer.