Micropilules contraceptives : un risque « très faible » de méningiome
2024-12-20
Auteur: Léa
Une étude récente menée par le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare, dévoilée le 19 octobre 2023, a révélé que l'utilisation prolongée des pilules contraceptives contenant du désogestrel à 75 µg peut être associée à un risque de méningiome (une tumeur cérébrale) pour les femmes de plus de 45 ans. Cependant, il est important de souligner que ce risque est jugé « très faible » par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), Epi-Phare et la Caisse nationale d’assurance maladie.
Selon les conclusions de cette étude, le risque de développer un méningiome apparaît après cinq ans d'utilisation et augmente avec la durée d'exposition. Il est multiplié par deux après sept ans d'utilisation. Les micropilules contenant du désogestrel - commercialisées sous les marques Optimizette, Cérasette, Antigone, Elfasette, ainsi que sous diverses versions génériques - ont été prescrites à environ 1,2 million de femmes en 2023, souvent après un accouchement.
L'étude a été réalisée à partir du Système national des données de santé, en analysant les cas de 8 391 femmes ayant subi une opération pour des méningiomes intracrâniens entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2023, comparées à 83 910 femmes témoins. Environ une femme sur 67 000 utilisateurs de désogestrel développerait une telle tumeur, chiffre qui s'élève à une femme sur 17 000 pour celles ayant une exposition prolongée de cinq ans.
Il est recommandé aux femmes utilisant ces contraceptifs de consulter un médecin en cas de maux de tête récurrents, un symptôme qui peut être lié à des problèmes de santé sous-jacents.
De plus, bien que le lien entre les traitements progestatifs et les méningiomes ne soit pas une découverte récente, des précédentes études avaient identifié chez d'autres progestatifs, comme l’acétate de cyprotérone (Androcur), un risque accru. Des médicaments tels que Lutéran (acétate de chlormadinone), Lutényl (nomégestrol) et Depo Provera (acétate de médroxyprogestérone) ont également été associés à un risque accru.
Concernant Depo Provera, Alain Weill, directeur adjoint d’Epi-Phare, a exprimé des préoccupations quant à une possible crise mondiale, ce contraceptif injectable étant utilisé par environ 74 millions de femmes à l'échelle mondiale. Une étude publiée par BMJ avait montré que son utilisation à long terme pourrait multiplier par 5,6 le risque de méningiome. Cependant, il est rassurant de noter que l’arrêt de ce contraceptif pendant plus d’un an semble réduire ce risque à un niveau normal.
En conclusion, bien que des préoccupations existent concernant certains contraceptifs, il est essentiel de peser les bénéfices et les risques de leur utilisation tout en se basant sur des données scientifiques. Les prescripteurs doivent être attentifs et informer leurs patientes des potentiels effets secondaires tout en considérant leurs besoins individuels.