Lors d'une interview accordée à Ouest-France le 14 novembre, Michel Barnier a déclaré qu'il « utiliserait probablement » l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget. Cette procédure controversée permet au gouvernement d'adopter une loi sans vote si aucun rejet n'est formulé dans les 24 heures.

« Avec ce qu’il s’est passé à l’Assemblée, où nos alliés de droite et de centre ont rejeté le projet de budget pour 2025, il semble difficile d’envisager une autre solution », a indiqué le Premier ministre. Il a aussi souligné l'importance de laisser le débat se dérouler.

On craint cependant que le recours au 49.3 ne provoque une motion de censure. Barnier a affirmé que les Français préfèrent la continuité gouvernementale. « Ce que j’entends, c’est : ‘courage, tenez bon’. Croyez-moi, je n’en manque pas », a-t-il ajouté avec assurance.

Budget 2025 : Quelles modifications ?

Dans son projet de budget, Barnier promet des « ajustements significatifs » en faveur des collectivités. Cependant, les départements, qui se rassemblent à Angers, estiment que le budget actuel entraîne une « asphyxie » de leurs ressources. Les collectivités locales font face à des pressions financières croissantes. Pour contrer cela, Barnier a assuré qu'il ne rétablirait pas la taxe d’habitation, ni n’instaurerait de nouveaux impôts locaux.

Concernant le débat sur la suppression d’un jour férié pour renflouer la Sécurité sociale, Barnier a exprimé son scepticisme, considérant que cette mesure serait « compliquée à mettre en œuvre » et ne garantirait pas nécessairement les résultats escomptés. Au lieu de cela, il milite pour un « dialogue social » qui favoriserait l’emploi.

Réaction face aux écoles : Les enseignants sous les feux des critiques

Sur le sujet crucial de l'éducation, Barnier a vigoureusement défendu les enseignants, en désaccord total avec les récentes affirmations de Nicolas Sarkozy, qui avait insinué qu'ils ne travaillaient que « six mois par an ». Barnier a salué l’importance des enseignants et leur rôle dans la société, soulignant que leur travail est à la fois « difficile et crucial ».

Mise en place d’une task force pour gérer les situations critiques

Face à la montée des plans sociaux dans plusieurs entreprises, Barnier a annoncé la création d'une « task force » rassemblant tous les ministres concernés, afin de fournir des réponses rapides et adaptées à chaque situation délicate.

De plus, le gouvernement a sollicité toutes les entreprises ayant reçu des aides publiques ces dernières années pour qu'elles rendent des comptes sur l'utilisation de ces fonds, une démarche souvent perçue comme nécessaire pour plus de transparence.

Barnier a qualifié sa relation avec le président de la République de « simple et fluide », et il n'a pas écarté la possibilité de réunions décentralisées du gouvernement.

Alors que la bataille budgétaire s'intensifie, tous les regards sont tournés vers l'Assemblée, où les discussions s’annoncent tendues. Les enjeux politiques et sociaux sont plus cruciaux que jamais, et chacun se demande : Barnier réussira-t-il à faire passer son budget en dépit de l'opposition croissante ? Préparez-vous, le climat politique français s'annonce orageux !