Trois ans après le meurtre tragique de Federico Aramburu, Maria, sa femme, partage son quotidien, ses défis et la lutte pour maintenir la mémoire de son mari vivante. L'interview révèle sa détermination à élever leurs trois enfants dans un environnement aimant malgré la douleur constante.

Maria décrit la difficulté de naviguer entre la mémoire de Federico et le bien-être de leurs enfants. "C’est un vrai défi pour moi de gérer leur douleur sans qu’elle ne se transforme en souffrance", explique-t-elle. Chacun des enfants vit la perte de leur père de manière différente, et Maria se concentre sur la nécessité d’en parler, sans ignorer les moments joyeux.

Un des aspects importants qu'elle mentionne est leur tradition familiale de retourner en Argentine chaque année. Ces voyages sont essentiels pour reconnecter les enfants avec la famille de Federico. "C’est crucial pour eux de passer du temps avec leurs grands-parents et cousins", souligne Maria, précisant que même si elle aurait aimé explorer d'autres destinations, l'Argentine reste une nécessité vitale.

Dans les mois qui ont suivi la perte de son mari, Maria a cherché à maintenir une dynamique familiale forte. "Au début, mes beaux-parents et mes parents sont restés avec nous, mais j'ai vite réalisé qu'il me fallait retrouver ma place en tant que mère", dit-elle. Le rugby, une passion partagée par Federico, demeure un lien puissant au sein de la famille. Santiago, leur fils, a même commencé à jouer au rugby, un sport que Federico chérissait.

Récemment, Maria s'est également aventurée à retourner dans les tribunes du club de rugby où Federico avait tant investi. "C’était un retour émouvant, mais aussi nécessaire. Les enfants sont excités d’y aller et de vivre des moments de joie", confie-t-elle. Le visage de Federico peint sur une fresque dans le stade rappelle aux enfants la fierté et l'amour qu'ils ont pour leur père.

Face aux défis d'élever des enfants dans un environnement douloureux, Maria se montre proactive. "J’essaie d’offrir une enfance aussi normale que possible. Je fais attention à leur esprit, et je suis très vigilante sur ce qu’ils ressentent", dit-elle. Elle continue de collaborer avec des proches pour s'assurer que la mémoire de Federico reste vivante sans être trop pesante pour les enfants.

Quant au procès encore en attente après tant d'années, Maria exprime son désir de justice. "Il est important que justice soit rendue, pas seulement pour nous, mais aussi pour tous ceux qui souffrent de la violence. Je ne veux pas que la mémoire de Federico soit oubliée".

La force de Maria dans cette épreuve est inspirante. Elle souligne que, malgré la douleur et la complexité de son parcours, elle cherche toujours à avancer avec dignité. La justice pour Federico et la protection de leurs enfants restent ses priorités absolues.