C'est un changement radical qui fait couler beaucoup d'encre dans le monde des réseaux sociaux. Le mardi 7 janvier, Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, a annoncé une série de réformes concernant la gestion des contenus problématiques sur Facebook et Instagram, avec un point central : la fin du programme de partenariat de fact-checking, en place depuis près de dix ans pour lutter contre la désinformation.

Le programme de « vérification des informations » de Meta, qui permettait à divers médias et ONG de jouer un rôle actif sur ces plateformes, va donc disparaitre. Auparavant, ces partenaires publiaient des vérifications de certaines publications jugées trompeuses, avec l’objectif d'informer les utilisateurs sur la véracité des informations. En France, l'Agence France-Presse (AFP) était l'un des principaux partenaires, tout comme Le Monde qui a collaboré pendant plusieurs années. Cela soulève des questions sur l’avenir de la lutte contre la désinformation sur ces plateformes, essentielles pour des millions d'utilisateurs.

Meta a précisé que la fin de ce programme ne s’appliquera pas immédiatement en Europe. Cette décision a été confirmée lors d’une entrevue avec Clara Chappaz, la ministre déléguée au numérique, ce qui laisse entrevoir un certain espoir pour la continuité des efforts de vérification sur le continent.

Cependant, ce revirement soulève des inquiétudes parmi les experts en désinformation, qui craignent que cette mesure ne permette la propagation de fausses informations à une échelle encore plus grande. Meta devra trouver d'autres moyens pour garantir un environnement d'information fiable et sécurisé, surtout à une époque où la désinformation peut influencer des élections, des questions de santé publique et des mouvements sociaux à l'échelle mondiale.

Reste à savoir si cette décision de Meta fera l'objet d'une réaction des gouvernements et comment cela pourrait influencer l'écosystème des médias en ligne. Les utilisateurs de Facebook et Instagram se retrouvent ainsi à un carrefour délicat, avec la nécessité de naviguer dans un océan d'informations où la véracité est de plus en plus difficile à distinguer. Ce changement pourrait-il marquer le début d'une ère où les plateformes de réseaux sociaux échappent à toute forme de régulation sérieuse ? Seul l'avenir nous le dira.