Nation

Menaces de Mort Contre les Juge et Procureurs : Un Scandale Révélateur du Climat Politique en France

2025-01-29

Auteur: Julie

Une atmosphère de violence s'est installée autour du procès des assistants fictifs du Rassemblement National (RN). Selon l'agence de presse Reuters, le parquet de Paris a ouvert une enquête après des menaces de mort visant la présidente du tribunal, Bénédicte de Perthuis, ainsi que deux procureurs, Louise Neyton et Nicolas Barret. Ce procès, qui a eu lieu à l’automne au tribunal correctionnel de Paris, a vu le parquet requérir des peines sévères contre Marine Le Pen et plusieurs grands noms du parti d'extrême droite. En cas de condamnation, Marine Le Pen risquerait jusqu'à cinq ans de prison avec une peine ferme de deux ans, 300 000 euros d'amende et une inéligibilité de cinq ans, ce qui pourrait compromettre ses ambitions pour la présidentielle de 2027.

Les tensions entourant cette affaire sont exacerbées par des déclarations de Marine Le Pen, qui a accusé la justice de vouloir « priver les Français de voter pour qui ils souhaitent ». La décision de la juge sera rendue le 31 mars, mais l’ambiance déjà électrique autour de ce procès a conduit à des réactions violentes de la part de certains sympathisants du RN.

Des menaces explicites ont été postées sur le site d'extrême droite Riposte laïque. Un commentaire, écrit par un utilisateur prétendant s'appeler 'Francois Desvignes', a suscité l'indignation en appelant à tirer « une balle de 9 mm dans la nuque de la présidente du tribunal ». D'autres commentaires, vite supprimés mais accessibles, se sont également déchaînés, dépeignant Bénédicte de Perthuis comme une cible légitime pour une « justice stalinienne ». Ces incidents témoignent d'une tendance alarmante au sein de la société française, où les juges et les représentants de l’État sont de plus en plus confrontés à des menaces.

La procureure générale de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau, a souligné lors d'une interview sur France Inter que la situation est particulièrement inquiétante, qualifiant cette escalade de menaces de « dérive extrêmement troublante ». Ludovic Friat, président de l’union syndicale des magistrats (USM), a également réagi en soutenant que l'indépendance de la justice est menacée, non seulement par le crime organisé, mais aussi par une perception croissante selon laquelle le juge serait un ennemi politique.

Ce climat de méfiance et d'agression envers les représentants de l'autorité pourrait avoir des conséquences durables sur la démocratie française. Alors que le pays se prépare pour des échéances électorales cruciales, la montée de la radicalisation au sein de la sphère politique devrait inciter à une réflexion profonde sur l’état de nos institutions et la nécessaire protection des magistrats. La société doit se demander jusqu'où elle est prête à aller pour sauvegarder ses valeurs démocratiques face à la montée de la violence verbale et physique.