Divertissement

"Megalopolis" : L'épopée grandiose du dernier chef-d'œuvre de Francis Ford Coppola

2024-09-25

Le 25 septembre, les salles obscures accueillent enfin "Megalopolis", le dernier film très attendu de Francis Ford Coppola, une légende du cinéma qui, à 85 ans, signe son retour impressionnant après onze ans d'absence depuis "Twixt". Ce film tant controversé et mystérieux illustre le talent incroyable de Coppola, explorant un univers qui mêle la fragilité de l'Empire romain à une Amérique futuriste pleine de symbolisme. Un projet qui, malgré ses tumultes, pourrait bien marquer l'histoire du cinéma.

Un projet mûrissant près de quatre décennies

Dédié à sa défunte épouse Eleanor, Coppola a commencé à écrire "Megalopolis" en 1982, alors même qu'il tournait "Apocalypse Now". Loin d'être un projet éphémère, celui-ci a traversé des décennies d'obstacles, de réécritures et de remaniements, provoquant des frustrations dans l'industrie cinématographique qui se détourne souvent des projets ambitieux et originaux. Alors que les studios privilégiaient la rentabilité des franchises, Coppola persistait dans son rêve, prêt à sacrifier ses propres ressources – il a même vendu plusieurs de ses vignobles pour soutenir la production.

Un budget astronomique qui fait débat

Avec un budget colossal de 120 millions de dollars, Coppola a décidé de financer lui-même son film, brisant une norme d'Hollywood qui dissuade les réalisateurs de s'impliquer financièrement dans leurs œuvres. Son insistance sur des effets spéciaux pratiques, plutôt que sur des fonds verts, a fait exploser les dépenses, avec plus de 30 heures de tournage à New York. Toutefois, son engagement et sa vision l'ont poussé à se confronter à de grandes échéances financières et créatives, ce qui lui vaut malgré tout le respect de nombreux cinéphiles et professionnels de l'industrie.

Un tournage calamiteux avec des tensions palpables

Le processus de tournage, décrit par certains comme un “chaos créatif”, a été entaché de départs inattendus au sein de l'équipe et d'un scénario révisé plus de 300 fois. Il n'est pas surprenant que certains membres de l'équipe aient comparé l'expérience à un train déraillant. Les tensions ont culminé avec le renvoi de plusieurs collaborateurs, ce qui a soulevé des accusations de comportement inapproprié de la part de Coppola, alors que les acteurs s'exprimaient sur les frustrations engendrées par le long processus de tournage.

Réception critique : des opinions divisées

À Cannes, "Megalopolis" a rencontré un accueil plutôt mitigé, ce qui ne semble pas démoraliser Coppola. Alors qu'il a été récompensé de nombreuses fois dans sa carrière, son dernier opus a été jugé trop ambitieux par certains critiques, qui l'ont qualifié de "mégaspectacle ennuyeux". Mais cela n’empêche pas les défenseurs de louer son audace et sa capacité à explorer des thèmes profonds et contemporains.

Un héritage cinématographique en jeu

Confiant en son travail, Coppola aspire à ce que "Megalopolis" suive les traces d'"Apocalypse Now", qui, après des débuts tumultueux, est devenu un classique intemporel. En cherchant à récréer l'impact du film culte de 1979, il espère que son dernier projet sera finalement reconnu pour sa vision audacieuse et son message poignant sur la société moderne. Malgré des critiques acerbes, ce film représente avant tout un acte de foi dans la capacité de l'art cinématographique à évoquer et à réfléchir sur le monde.

Reste à voir si "Megalopolis" redéfinira la carrière de Coppola ou si cela sera simplement un chapitre singulier dans son illustre parcours.