Le cadre d'une rencontre peut en dire long, et c'est dans les locaux de Combat, son propre groupe de médias, que Matthieu Pigasse a choisi de recevoir Libération. Plutôt que dans les bureaux de Centerview, la banque d'affaires qu'il dirige en France, cette décision souligne un tournant dans ses investissements médiatiques.

L'année 2024 s'annonce prometteuse pour Combat, avec le retour en force de Radio Nova, relancée grâce au recrutement de l'humoriste Guillaume Meurice. La station a récemment annoncé une augmentation impressionnante de son audience, doublée en quelques mois. Parallèlement, Mediawan, géré en partenariat avec Xavier Niel et Pierre-Antoine Capton, continue d’étendre son pouvoir dans le domaine audiovisuel avec des festivals tels que Rock en Seine et le nouveau Golden Coast à Dijon, qui affichent complet.

Cependant, Pigasse ne cache pas ses inquiétudes face à la montée de l'extrême droite en France. Il évoque une connivence dangereuse entre certains dirigeants de grandes entreprises et ces mouvements politiques radicalisés, une alliance qui pourrait influencer les choix économiques et médiatiques du pays. Avec son expérience dans le monde des affaires et des médias, Pigasse avertit sur les risques d'une telle proximité. Peu de temps après, il souligne que la culture et l'information ne doivent pas devenir des outils au service de l'extrémisme. Dans un contexte où les opinions polarisées se renforcent, ses propos résonnent comme un cri d'alerte, appelant à la vigilance au sein de la société civilisée.

Ce climat d'inquiétude intervient alors que plusieurs grands groupes sont pointés du doigt pour leurs liens avec des partis d'extrême droite, posant un dilemme éthique pour les entreprises qui prônent souvent des valeurs de responsabilité sociale. Pigasse, en tant qu'homme d'affaires engagé, appelle à une réflexion collective sur la responsabilité des médias dans la lutte contre ces dérives, soulignant que chaque acteur doit jouer son rôle pour préserver la démocratie et la liberté d'expression.