Samedi, à Marseille, des membres du collectif Stop croisières et Extinction Rebellion ont mené une action spectaculaire en bloquant l'entrée du port avec des canoës, dénonçant la pollution causée par les paquebots de croisière. Cette opération, qui a duré près de deux heures, a interrompu l'arrivée de plusieurs navires, forçant certains à faire demi-tour. La gendarmerie maritime est intervenue pour déloger les manifestants, permettant ainsi la réouverture du port aux alentours de 9 heures.

Des paquebots de croisière comme l'Aidastella, qui peut accueillir environ 2.000 passagers, ont été contraints d'attendre en mer, empêchés d'accéder au port par une douzaine de kayakistes positionnés à l'entrée de la rade. D'autres navires, tels que le MSC World Europa, l'un des plus grands paquebots au monde, ont également dû patienter au large.

Les activistes, arborant des gilets de sauvetage et des banderoles provocatrices telles que « ça sent le gaz » et « en colère contre MSC Croisières », ont exprimé leur mécontentement face à la pollution atmosphérique générée par ces géants des mers. Selon le collectif, la pollution de l’air à Marseille a un impact négatif sur la santé des habitants et la biodiversité marine.

Ce mouvement de protestation s'inscrit dans une tendance grandissante en Europe, où les voix s'élèvent contre l'industrie des croisières. Bien que cette activité apporte des revenus importants aux villes portuaires, de plus en plus de localités, comme Venise et Amsterdam, interdisent l'accès aux paquebots dans leurs centres-villes en raison des nuisances environnementales.

La prise de conscience autour des impacts environnementaux des croisières s'est intensifiée ces dernières années, notamment durant la pandémie de Covid-19, lorsque de nombreux citoyens ont constaté l'amélioration de la qualité de l'air et de la nature. À Marseille, des plaintes ont été déposées en mars 2023 par des associations et des riverains concernant les effets des pollutions liées au trafic maritime. Le port de Marseille a accueilli 1,5 million de croisiéristes en 2022, aggravant la situation déjà critique de la pollution, qui atteint 39% des émissions de dioxyde d'azote de la métropole, après le trafic routier.

Loin d'être un simple acte isolé, cette action de blocage souligne un malaise grandissant et une volonté de changement face à une industrie jugée de plus en plus nuisible pour la santé publique et l'environnement.