Dans une tentative de faire valoir son statut de victime d'injustice, Marine Le Pen a révélé une fois de plus ses convictions autoritaires sur la politique. Lors d'une déclaration à l'Assemblée nationale le 1er avril, la leader du Rassemblement national, récemment condamnée à cinq ans d'inéligibilité, a déclaré : « Comment vont-ils pouvoir défendre Monsieur Navalny ? Comment vont-ils pouvoir défendre l’opposant principal de M. Erdogan, qui est actuellement emprisonné, lorsqu’on empêche la favorite à l'élection présidentielle, par la voie d’une exécution provisoire, d'être candidate ? »

Cependant, il faut rappeler que la situation de Alexeï Navalny est tragique. Ce fervent critique du régime de Vladimir Poutine a été emprisonné et a subi de nombreuses atteintes à sa santé en raison des conditions déplorables de sa détention. En effet, beaucoup croient qu'il a été la cible d'un empoisonnement orchestré par les autorités russes avant son emprisonnement.

Il est important de souligner que le parallèle fait par Le Pen entre son expérience et celle de Navalny continue d'étonner et de choquer. Après tout, comparer des enjeux de démocratie en France à la répression brutale en Russie souligne davantage son incapacité à comprendre le sérieux de la situation à laquelle fait face Navalny. De plus, la mention d’Erdogan, connu pour sa répression des dissidents en Turquie, montre un vrai manque de respect pour les luttes réelles que les opposants politiques rencontrent dans des régimes autoritaires comme celui de Poutine.

Alors qu'elle cherche à attirer l'attention sur sa propre situation, Le Pen semble ignorer que son cas ne peut en rien être mis en parallèle avec celui d'hommes et de femmes qui risquent leur vie pour défendre leurs convictions dans des contextes d'oppression extrême. La vraie question qui doit maintenant être posée est : jusqu'où Marine Le Pen est-elle prête à aller pour se faire entendre, même si cela implique de déformer la réalité pour servir ses intérêts politiques ?