
Marine Le Pen pourrait-elle échapper à l'inéligibilité en 2027 grâce à Eric Ciotti ?
2025-04-03
Auteur: Louis
Le paysage politique français est en pleine effervescence suite à la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires. En effet, la présidente du Rassemblement National a fait appel de cette décision, tout en se rapprochant de ses alliés politiques pour contrer les effets de cette sentence. Le leader de l'Union des Droites (UDR), Eric Ciotti, a récemment annoncé son intention de proposer une loi visant à abroger l'exécution provisoire pour les peines d'inéligibilité, une mesure qui pourrait avoir des implications significatives pour Marine Le Pen à l'approche des élections présidentielles de 2027.
Le 1er avril dernier, le tribunal a condamné Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux fermes, et cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire, ce qui rend son inéligibilité effective dès maintenant, même si elle conteste la décision. Ciotti a exprimé que l'exécution provisoire représente une "peine de mort politique" pour Le Pen, soulignant l'impact dévastateur que cela pourrait avoir sur sa carrière. Lors d'une intervention à l'Assemblée nationale, il a annoncé que son groupe défendrait une proposition de loi pour supprimer cette exécution provisoire lors de sa niche parlementaire prévue le 26 juin.
Cette proposition, qui vise à modifier le Code pénal et le Code de procédure pénale, stipulerait que "la peine complémentaire d'inéligibilité ne peut faire l'objet d'une exécution provisoire". Les parlementaires en faveur de cette mesure estiment qu'il est inacceptable d'empêcher un citoyen de se présenter à des élections, surtout en cas de jugement ultérieur innocentant une personne. Cela évoque des cas précédents, tels que celui de Brigitte Barèges, ancienne maire de Montauban, qui avait perdu son mandat suite à une condamnation, mais qui a été finalement relaxée.
Cependant, le sort du projet de loi est incertain. Bien que les représentants du RN et de l'UDR aient fait part de leur soutien à la mesure, il reste à convaincre un plus large éventail de parlementaires pour atteindre une majorité à l'Assemblée nationale. Charles Alloncle, porte-parole de l'UDR, est optimiste quant à l'obtention du soutien d'autres groupes, mais les débats s'annoncent rauques et polarisés.
L'adoption rapide de ce texte apparaît cruciale. Si la loi est adoptée avant le procès en appel de Marine Le Pen, prévu pour début 2026, cela pourrait conduire à une annulation de l'exécution provisoire de son inéligibilité et, potentiellement, rétablir ses droits électoraux. Dans ce contexte, des questions de fond se posent concernant la volonté du gouvernement d'accepter cette proposition, que certains qualifient déjà de "loi d'exception" pour sauver Marine Le Pen, alors que d'autres, comme l'ex-candidat à la présidentielle Xavier Bertrand, blâment toute forme de traitement de faveur dans le système judiciaire.