Divertissement

Marina Foïs : « Aujourd'hui, les interviews de 1 minute 50 peinent à aborder des enjeux comme MeToo, le Moyen-Orient ou le climat »

2025-01-19

Auteur: Louis

La question se pose : la célébrité pousse-t-elle à l'engagement ou est-ce la société qui incite les artistes à se mobiliser ? Dans une ambiance chaleureuse et complice, Marina Foïs et Zaho de Sagazan, toutes deux ambassadrices de Louis Vuitton, discutent ensemble depuis leur rencontre en Italie lors d'un défilé de Nicolas Ghesquière. Dans une interview croisée publiée dans le dernier numéro de Madame Figaro, elles partagent leurs réflexions sur des thèmes essentiels tels que l’amitié, le féminisme, le cinéma et la musique.

Marina Foïs aborde sérieusement le thème de l'engagement en tant qu'artiste : « L'approximation est dangereuse, surtout pour les sujets politiques. L'engagement est politique et la parole publique des artistes est un vrai enjeu. On nous reproche souvent de nous taire ou de parler trop », déclare-t-elle.

Actuellement, elle vient de terminer le tournage d'un biopic sur Simone Signoret, reconnue comme un symbole d'engagement. Marina a visionné de nombreuses interviews de l'écrivaine, qui s'étendaient souvent sur une heure et demie, un format aujourd'hui très rare. Elle se désole de la tendance actuelle : « Aujourd'hui, les interviews se limitent à 1 minute 50 pour les réseaux sociaux, où il faut traiter MeToo, le Moyen-Orient, la cause animale et le climat en quelques mots. »

Face à cette pression sociale qui semble imposer une réaction rapide et souvent fragmentée sur des sujets complexes, elle exprime : « Nous sommes contraints de penser en hashtags, et je m'y refuse. Je préfère orienter les gens vers des articles intéressants ou des associations que je soutiens. » Zaho de Sagazan souligne également la nécessité de ne s'engager que sur des sujets que l'on maîtrise vraiment : « Il est essentiel de savoir où l'on peut faire la différence et de s'exprimer de la manière adéquate. »

Alors que la pression sur les artistes pour qu'ils prennent position dans le débat public ne faiblit pas, cette conversation met en lumière le désir d'une réflexion plus profonde et d'un engagement éclairé, loin des réponses simplistes exigées par les nouvelles normes médiatiques.