Dans un climat politique tendu à deux ans de l'élection présidentielle, le Rassemblement National (RN) a convoqué ses partisans pour un rassemblement à Paris, suite à la lourde condamnation judiciaire de Marine Le Pen pour l'affaire des assistants parlementaires. Cette décision, qui soulève de nombreuses controverses, pourrait avoir des répercussions sur l'avenir politique de la leader d'extrême droite, avec des risques d'inéligibilité.

Dimanche 6 avril, alors que le RN s'active pour mobiliser ses troupes à Paris, la gauche tente de contrer cette dynamique avec une contre-manifestation prévue à la place de la République, alors que le centre se rassemblera à Saint-Denis sous la houlette de Gabriel Attal. Cet événement a été surnommé par certains comme un « mauvais remake du Capitole », en référence à l'assaut du Congrès américain par des partisans de Donald Trump en janvier 2021. Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a exprimé son inquiétude face à cette mobilisation du RN.

Marine Le Pen, dans son allocution, a condamné ce qu'elle qualifie de « tyrannie judiciaire » et a affirmé : « Nous ne laisserons pas les Français se faire voler l'élection présidentielle ». Cette déclaration illustre le ton combatif du RN, qui qualifie la décision judiciaire d'« inique » et dénonce une « exécution politique » destinée à nuire à leur chef. Des personnalités comme Donald Trump et son vice-président, J. D. Vance, ont déjà apporté leur soutien à Le Pen, contribuant à renforcer l'image de la victimisation au sein du RN.

Face à cette situation, les critiques fusent. Françoise Bayrou a jugé malsaine l'organisation de manifestations en réaction à des décisions judiciaires, tandis que Marine Tondelier des Ecologistes a dénoncé l'opposition du RN à l'État de droit. La diversité des réactions au sein des partis de gauche, quant à leur participation au contre-rassemblement, illustre les fractures internes. Certains maires, comme Karim Bouamrane, s'opposent à toute alliance avec LFI, craignant une dilution des valeurs républicaines.

L'échéance de l'été 2026 sera cruciale pour le RN, alors que le parti intensifie ses efforts pour galvaniser ses soutiens et continuer à peser dans le débat public. Le RN, tout en critiquant la justice au nom de la démocratie, semble prêt à franchir les lignes traditionnelles de la politique française pour défendre sa cause. C'est un moment décisif qui pourrait redéfinir le paysage politique avant l'élection présidentielle.