L’expression "Nul n’est prophète en son pays" prend tout son sens lorsque l’on parle de Pep Guardiola. Bien qu’il soit l’un des entraîneurs les plus acclamés de l’histoire du football, son succès à l’étranger n’a pas toujours joué en sa faveur dans son pays natal, l’Espagne. Avec Manchester City, ses récents échecs ont provoqué des réactions inattendues chez certains de ses compatriotes, qui semblent trouver une certaine satisfaction dans ses revers.

Guardiola a passé 11 ans au FC Barcelone, d’abord en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur, mais il a souvent été perçu comme distant par rapport à son identité espagnole. Ce décalage est d'autant plus flagrant qu’il a exprimé son soutien à l'indépendance de la Catalogne, ce qui a aliéné une partie de la population espagnole. "Les gens se réjouissent des défaites de Guardiola, car il a été international et a ensuite pris une position pro-indépendantiste", déclare la journaliste Juanma Rodríguez. Beaucoup voient en lui un individu hypocrite, ayant caché ses convictions lors de sa carrière sous les couleurs de l’équipe nationale.

Sur le terrain, Guardiola est toujours admiré en Catalogne, où il est perçu comme un héros pour ses succès au Barça. En revanche, à Madrid, il est souvent critiqué et méprisé, ce qui peut s’expliquer par la rivalité historique entre le FC Barcelone et le Real Madrid. Sa personnalité aisément clivante joue également un rôle dans cette perception. "Son attitude souvent arrogante et son besoin de reconnaissance le rendent impopulaire auprès de certains", affirme un analyste sportif.

L’idée qu’il aurait pu entraîner l’équipe nationale espagnole pour redorer son image a été évoquée, surtout après le départ de Vicente del Bosque. Cependant, Guardiola n’a jamais semblé désireux de prendre les rênes de la Roja, s’illustre plutôt dans les équipes comme Manchester City, où il continue de susciter l’admiration et les attentes. Récemment, certains observateurs notent l’euphorie qui entoure ses échecs ; une rareté dans sa carrière, ce qui donne à ces revers une dimension publique et médiatique sans précédent. "Les gens attendent de voir comment il gérera l’adversité", conclut un chroniqueur sportif. C'est là que se mesure véritablement la force de Guardiola, celle de renaître de ses cendres.