Dans un marché de l’ameublement et de la décoration en proie à des comportements de consommation fluctuants, la situation de Maisons du monde est devenue un sujet brûlant. Après le dépôt de bilan de l'enseigne Casa en Belgique le 5 mars, l'attention s'est intensifiée sur les défis auxquels fait face cette chaîne française. En janvier, l'entreprise avait déjà annoncé la suppression de 91 postes dans ses bureaux de Paris et Nantes, signalant une restructuration nécessaire face à des vents contraires.

Lors de la présentation de ses résultats annuels le 10 mars, le directeur général Franck-Melchior de Polignac a affirmé avec détermination : « Est-ce qu’en pleine transformation, on est capable de flotter ? La réponse est oui. » Malgré ce ton optimiste, les chiffres révélés ne laissent guère de place à l'espoir. En 2024, Maisons du monde a enregistré une baisse de ses ventes de 10,2 % à périmètre comparable (11,2 % au total), atteignant 1 milliard d'euros. Ce déclin a eu pour effet de faire chuter le résultat net à -115,3 millions d'euros, alors qu’en 2023, l’entreprise avait encore dégagé un bénéfice de 8,8 millions d’euros.

Bien que l'entreprise soit détenue à 55 % par les fonds d’investissement Teleios Capital Partners et Majorelle Investments et soit cotée en Bourse, elle est confrontée à des défis majeurs. De plus, avec l'ombre du précédent effondrement d'Habitat, liquidée en décembre 2023 et relancée en 2024, les spéculations vont bon train quant à l'avenir de Maisons du monde.

Il est important de noter que cette crise n’est pas uniquement conjoncturelle. Le secteur de la décoration et de l'ameublement tout entier est affecté par des changements dans les préférences des consommateurs, une concurrence accrue des plateformes en ligne ainsi qu'une inflation galopante.

Quelles solutions envisagent les dirigeants ? La refonte des gammes de produits, un accent renforcé sur le digital et des réductions de coûts semblent être au programme. Cependant, la question demeure : ces mesures suffiront-elles à redresser la barre avant que les pertes ne s'aggravent ? Les investisseurs ainsi que les clients suivront de près l’évolution de la situation.