Un Maire dans la tourmente judiciaire

Le poste de maire de Lyon, fort exposé aux scandales, n’a pas épargné Grégory Doucet, dont le récent passage de neuf heures en garde à vue soulève de nombreuses questions. Ce n’est pas le premier, car l’histoire politique de Lyon est jalonnée d’imbroglios judiciaires, depuis Michel Noir, condamné pour abus de biens sociaux au cœur des affaires des années 1980, jusqu’à Gérard Collomb, inquiété pour des soupçons d’emplois fictifs.

Une enquête sur le détournement de fonds publics

Le maire écologiste, convoqué dès 8 heures du matin le 9 avril, a été interrogé dans le cadre d'une enquête pour « détournement de fonds publics ». Libéré dans l’après-midi, il a dû clarifier la situation de 24 chargés de mission travaillant sous son administration.

Une zone grise dans la légalité

Les enquêteurs souhaitent déterminer si ces agents relèvent réellement des exigences administratives de la collectivité ou s'ils dépassent largement le seuil autorisé d’employés à vocation politique. Alors que le code général de la fonction publique impose une limite de 12 employés dans un cabinet pour une ville de 523 000 habitants, il semblerait, selon un rapport de la chambre régionale des comptes, qu’il y ait eu des abus.

Un rapport accablant pour l’administration municipale

Le rapport, publié le 14 juin 2024, a mis en lumière des anomalies dans l’organisation de la communication externe de la ville. Avec des interrogations sur le mode de recrutement et la nature des missions de ces chargés, les magistrats financiers estiment qu’ils doivent être considérés comme des collaborateurs de cabinet, ce qui pourrait compromettre la gestion des fonds publics.

La situation pourrait avoir des répercussions significatives sur l’administration de Lyon et pose des questions sur l’avenir politique de Grégory Doucet.