Monde

Londres, la nouvelle «capitale européenne de la charia» ?

2024-12-20

Auteur: Julie

Selon une enquête approfondie du Times, Londres est en passe de devenir la «capitale européenne» des tribunaux de la charia. Actuellement, on dénombre environ 85 de ces «conseils de la charia» au Royaume-Uni, qui semblent être de plus en plus privilégiés par certains groupes, souvent au détriment du système judiciaire de l'État. Ce phénomène soulève de nombreuses questions sur l'intégration et la coexistence des lois religieuses avec la loi civile.

Ces conseils de la charia, qui offrent des solutions pour les litiges familiaux, sont souvent perçus comme une alternative plus adaptée aux valeurs culturelles de certains membres de la communauté musulmane. Dans ces instances, la procédure de divorce est particulièrement simplifiée : un homme peut mettre un terme à son mariage en prononçant simplement le mot « divorce » trois fois. En outre, la polygamie est une pratique de plus en plus courante, normalisée et acceptée au sein de certains segments de la société britannique.

Des journalistes ont récemment testé une application mobile dédiée à la rédaction de «testaments islamiques». Cette application, validée par certaines cours de la charia, permet aux utilisateurs de spécifier le nombre de femmes qu'ils ont, avec un choix possible allant de 1 à 4. Cela révèle la profonde inégalité de traitement entre les sexes, avec les filles ayant droit à la moitié de l'héritage par rapport aux garçons.

Depuis l'apparition de la première cour de la charia à Londres en 1982, la situation a évolué de manière significative. Les experts estiment que ces conseils pourraient encore s'étendre dans les prochaines années, posant ainsi un casse-tête féroce pour le gouvernement britannique qui doit jongler entre la protection des droits individuels et la législation sur les droits de l'homme. Les débats autour de cette question continuent de diviser l'opinion publique, avec des voix s'élevant tant pour une plus grande acceptation des coutumes religieuses, que pour la défense de valeurs et de lois selon l’état. Faut-il craindre une dérive vers une société parallèle ou voir cela comme une forme d'enrichissement culturel?