L'OMC, un monument à l'agonie

L'Organisation mondiale du commerce (OMC), jadis symbole de la libéralisation des échanges mondiaux, semble être sur le point de rendre l'âme. Accusée par Donald Trump d'avoir engendré de nombreux désagréments, y compris le creusement du déficit commercial américain, l'OMC subit les foudres du président américain.

Des coups fatals

Dès décembre 2019, Trump a frappé un premier coup décisif en bloquant le renouvellement des juges de l'organe d'appel de l'OMC, un dispositif essentiel pour résoudre les différends commerciaux entre nations. Le coup suivant est survenu fin mars, lorsque Trump a suspendu son financement, vital, représentant environ 24,2 millions d'euros, soit 11,4 % de l'ensemble du budget de l'organisation, tout en restant techniquement membre.

Une date fatidique : 2 avril

Le 2 avril dernier, Trump a franchi une nouvelle étape en sapant la clause fondamentale de la « nation la plus favorisée », qui interdit à un pays de traiter différemment ses partenaires commerciaux. Cette décision a encore affaibli l'OMC, qui se retrouve désormais dans une situation quasi-silencieuse.

Un anniversaire en demi-teinte

L'OMC n'a pas su célébrer son 30e anniversaire avec éclat. Dans l’absence de consensus entre ses 166 membres, l'organisation reste muette. Sa dirigeante, Ngozi Okonjo-Iweala, a tout de même tenté d'enthousiasmer les membres en leur demandant de considérer la crise actuelle comme une opportunité pour réformer le système, un défi ambitieux.

Un symbole du passé

L’OMC n’a même pas trouvé les mots pour répondre aux sollicitations des médias. Leurs célébrations se sont tournées vers le passé, avec comme invité vedette, l'ancien président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, devenu banquier chez Goldman Sachs. Une image qui évoque la gloire révolue de la mondialisation plutôt que son avenir.