Une illusion environnementale ?

« L’IA et la transition énergétique sont indissociables. Sans elle, une transition énergétique majeure vers des solutions sans carbone est inconcevable », déclare Mélanie Nakagawa, responsable du développement durable chez Microsoft. Pourtant, cette affirmation traduit une vision idéalisée d'une IA héroïque, essentielle à nos défis souterrains. Après l’explosion des investissements en IA, à compter de l’arrivée de ChatGPT en 2022, une analyse s’impose pour scruter les véritables dimensions de notre quête technologique.

L'IA : définition et développement

L'intelligence artificielle, au-delà d’un simple mot à la mode, se définit comme la capacité d’un logiciel à imiter des tâches humaines grâce à des algorithmes. Démarrée comme discipline de recherche en 1956, l'IA a récemment connu un essor fulgurant grâce à l'avènement des réseaux sociaux et à la puissance de calcul accrue. Cette quête continue d'être alimentée par d’immenses investissements privés et publics.

L'ascension de l'IA générative

Depuis 2022, nous entrons dans l'ère de l'IA générative. Avec ChatGPT, l’accessibilité à ces technologies a explosé : plus de 400 millions d'utilisateurs en quelques mois, transformant notre interaction avec les outils numériques.

Impact environnemental de l'IA

L’essor de cette technologie s'accompagne d’un coût environnemental écrasant. Consommation énergétique, émissions de carbone liées aux centres de données, et exploitation des ressources naturelles sont trois impacts majeurs à surveiller. La recherche de l’IA fait appel à des quantités énormes d’énergie et d'eau, multipliant les infrastructures néfastes pour notre planète.

Les centres de données : le cœur du problème

Les centres de données, utilisés pour entraîner et faire fonctionner ces modèles d'IA, se multiplient à un rythme sans précédent, représentant d'énormes gouffres d'énergie. D'ici 2030, ils pourraient consommer jusqu'à 3% de l’électricité mondiale.

Un modèle insoutenable?

Non seulement la consommation énergétique augmente, mais elle se fait souvent au détriment de ressources renouvelables. Les projets de centres de données se concentrent principalement dans des zones déjà en difficulté écologique, aggravant ainsi les tensions locales sur les ressources.

Un cycle de dépendance et de pollution

Derrière chaque requête de ChatGPT se cache une chaîne de valeur complexe émettant des pollutions et des déchets électroniques colossaux. Les promesses de rentabilité des géants de la tech s'accompagnent d'une réalité désastreuse pour l'environnement, exacerbant l'exploitation de ressources et perpétuant des inégalités socio-économiques.

Conclusion : un appel à la réflexion

Il est crucial que nous posions un regard critique sur l'avenir de l'IA. Au-delà des promesses de progrès, il est temps de questionner notre dépendance à cette technologie et ses répercussions sur notre environnement. Alors que les géants de la tech continuent leur chasse à l'innovation à tout prix, nous devons envisager une sobriété numérique, nécessaire pour préserver notre planète.