Anne Sicard, une nouvelle députée âgée de 57 ans, représente la première circonscription du Val-d'Oise et est déjà au cœur d'une controverse. Apparentée au Rassemblement National, elle se présente comme « enseignante, responsable associative et mère de famille nombreuse », mais ses liens avec l'institut Iliade soulèvent des inquiétudes.

L’Institut Iliade, peu connu du grand public, joue un rôle central dans la formation idéologique des jeunes militants d'extrême droite en France. Cette organisation a vu le jour peu après le suicide de Dominique Venner, un militant néofasciste dont la mort a été interprétée par certains comme un appel à l'action contre ce qu’ils appellent le « grand remplacement » de la population française par des immigrants. En effet, Venner avait gravé dans les mémoires son acte désespéré réalisé devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, qu'il considérait comme une manifestation de l'urgence des dérives démographiques selon lui.

Liliade se positionne donc comme un incubateur d'idées racistes, se servant des compétences de ses membres pour diffuser des thèses que l'on retrouve souvent dans les discours d'extrême droite. Ses pupilles ont contribué à des mouvements comme Génération Identitaire, qui a été dissous en 2021 à cause de ses actions violentes et de son discours raciste.

Avec l’entrée d’Anne Sicard à l’Assemblée Nationale, l'institut Iliade franchit une étape supplémentaire dans sa légitimation. Sa présence au sein du pouvoir législatif pourrait permettre à ces idées extrémistes de gagner en visibilité et en influence. En effet, elle a été élue avec le soutien actif de l'extrême droite, et sa place dans les couloirs du pouvoir fait craindre une banalisation de ces discours haineux dans l’espace public.

Les conséquences de la montée de telles idéologies ne doivent pas être sous-estimées. De nombreux spécialistes s’accordent à dire que la promotion d'idéologies extrêmes peut mener à des actes de violence et à un climat de division au sein de la société. L'institut Iliade et ses semblables s'inscrivent dans un contexte où la radicalisation, bien qu’invisible pour certains, devient de plus en plus présente dans le paysage politique français.