Santé

L'immunothérapie : une avancée décisive dans le traitement des cancers

2024-09-15

L'immunothérapie s'affirme comme l'une des percées majeures en oncologie au cours des dernières années. En effet, ses bienfaits sont désormais confirmés pour un nombre croissant de types de cancers, et notamment pour le cancer du sein triple négatif, une des formes les plus agressives et difficiles à traiter.

Lors du congrès annuel de l'ESMO (Société européenne d'oncologie médicale) qui s'est tenu récemment à Barcelone, des experts de renommée mondiale ont souligné l'importance de cette thérapie, souvent qualifiée de « révolutionnaire » dans le combat contre le cancer.

Comment fonctionne l'immunothérapie ?

L'immunothérapie vise à renforcer le système immunitaire du patient, incitant ainsi le corps à mieux lutter contre les tumeurs. Des résultats prometteurs ont été observés pour des cancers tels que ceux du poumon et de la peau (mélanome), avec une amélioration significative de la survie à long terme dans divers types de cancers.

Prenons l'exemple du cancer du sein triple négatif. Ce type de cancer, qui touche environ 9 000 femmes par an en France, est souvent diagnostiqué chez des femmes jeunes et résiste aux traitements hormonaux habituels, comme les oestrogènes et la progestérone.

Des résultats encourageants

Une étude récente présentée lors de ce congrès a révélé que l'association de l'immunothérapie avec la chimiothérapie, administrée avant la chirurgie, améliore considérablement la survie des patientes atteintes de cancer triple négatif. Cette étude, publiée dans le New England Journal of Medicine, indique que le risque de décès a diminué de 34 % après un suivi médian de 75 mois.

François-Clément Bidard, oncologue à l'Institut Curie à Paris, a affirmé que « l'utilisation de l'immunothérapie augmente l'efficacité de la chimiothérapie ». Les traitements administrés avant la chirurgie semblent également augmenter les chances d'élimination complète des cellules cancéreuses, réduisant ainsi les récidives.

Benjamin Besse, oncologue au Gustave-Roussy, a partagé que cette avancée pourrait signifier un avenir avec « moins de récidives, et donc, plus de guérisons », ce qui constitue l'objectif ultime en oncologie.

Le témoignage d’une patiente

Michèle Borges-Soler, 51 ans, qui a été diagnostiquée d'un cancer du sein triple négatif en novembre 2022, témoigne de son parcours. Après avoir reçu un traitement d'immunothérapie associé à la chimiothérapie, elle a pu subir une opération en juin 2023. Aujourd'hui en rémission, elle exprime un optimisme renouvelé et espère qu'il n'y aura jamais de récidive.

Une tendance à l'optimisme général

Des résultats similaires ont été observés pour des cancers de la vessie et du col de l'utérus, consolidant l'idée que l’immunothérapie avant la chirurgie optimise les chances de survie. La Dr Alessandra Curioni-Fontecedro, dresse un constat prometteur : « L'immunothérapie continue de tenir ses promesses ». De nombreux types de cancers, y compris ceux du sein, du canal anal, de la vessie ou des poumons, montrent des résultats impressionnants lorsque le système immunitaire est stimulé avant l'opération.

Des questions subsistent

Néanmoins, des interrogations demeurent concernant l'immunothérapie. Pourquoi certains patients ne répondent-ils pas à ce traitement ? Pourquoi des récidives se produisent-elles chez des personnes initialement réceptives ? Les effets secondaires, souvent variables et potentiellement graves, s'ajoutent également aux préoccupations. Un suivi attentif et une recherche continue sont nécessaires pour comprendre et surmonter ces obstacles.

Cette évolution dans le traitement du cancer grâce à l'immunothérapie pourrait transformer les perspectives de millions de patients à travers le monde.