Il y a encore quelques semaines, les élections législatives du 23 février semblaient devoir être dominées par des enjeux économiques, l'immigration n’est étant pas envisagée comme un sujet central. Cependant, l'attentat sur le marché de Noël à Magdebourg, survenu le 20 décembre 2024, a radicalement changé la donne. Mené par un médecin d'origine saoudienne arrivé comme réfugié en 2006, cet acte abominable a coûté la vie à six personnes et blessé près de 300 autres, plongeant le pays dans une profonde tristesse juste avant les festivités de Noël.

Cet événement tragique survient dans un contexte déjà marqué par des agressions précédentes, notamment la tuerie au couteau à Solingen et celle de Mannheim, toutes deux commises par des réfugiés, accentuant les débats autour de l'immigration. Alors que les motivations de l'assaillant de Magdebourg sont encore floues, l'opinion publique se divise, et les candidats commencent à durcir leurs discours sur la migration.

Friedrich Merz, le chef des conservateurs (CDU/CSU), a ainsi demandé, dans une interview au quotidien Die Welt, des mesures plus strictes contre les délinquants étrangers, suggérant la déchéance de nationalité pour ceux ayant commis plusieurs délits. En affirmant que "les délinquants étrangers doivent être expulsés au plus tard après leur deuxième délit", il modifie l'approche traditionnelle du CDU, qui avait jusqu'ici cherché à éviter d'aliener les électeurs aux idées modérées.

Ce retournement de situation dans le discours politique pourrait avoir des conséquences importantes pour l'avenir de l'Allemagne, alors que le pays se prépare à faire face aux défis d'une immigration croissante et aux préoccupations sécuritaires qui en découlent. Cette tendance à mettre l'accent sur la sécurité pourrait redistribuer les cartes dans le paysage politique, et le résultat des élections sera observé de près.