
L'Île-de-France face à une crise de sécheresse imminente : des pertes de 2,5 milliards d'euros à l'horizon 2100 !
2025-03-17
Auteur: Pierre
Les signes de sécheresse intense se multiplient en Île-de-France, menaçant non seulement Paris, mais aussi toute la région. Selon l'OCDE, ces événements pourraient entraîner des pertes économiques considérables, estimées à 2,5 milliards d'euros, sans pour autant provoquer de restrictions de la consommation d'eau potable dans l'immédiat, comme le souligne un rapport publié le 17 mars 2025.
L'Organisation de coopération et de développement économiques alerte : les grandes villes sont particulièrement vulnérables à la pénurie d'eau. Ce phénomène est exacerbé par l'imperméabilisation des sols, qui limite la recharge des nappes phréatiques, ainsi que par l'augmentation des températures, qui intensifie les îlots de chaleur urbains. L'Île-de-France, longtemps perçue comme une région riche en ressources hydriques, accuse une hausse de 2°C des températures moyennes depuis 1990. Cette tendance, alimentée par le changement climatique, engendre des sécheresses prolongées et de violentes pluies, rendant la situation alarmante à court et moyen terme.
Le rapport souligne que si la sécheresse se reproduit à l'échelle de ce qui a été observé en 1921, des restrictions sur l'irrigation, la navigation et l'utilisation de l'eau dans les industries devront être envisagées pendant plus de 150 jours pour garantir l'approvisionnement en eau potable. L'Île-de-France, qui abrite 19% de la population française et génère un tiers de la production économique nationale, connaît une demande en eau qui augmente rapidement. Les besoins agricoles ont plus que doublé depuis 2012 et devraient encore croître de 45% d'ici 2050, aggravant ainsi le risque de sécheresse.
Actuellement, 57% des prélèvements d'eau en Île-de-France sont destinés à l'alimentation en eau potable, tandis que 20% vont à l'industrie et 13% à la production d'énergie. Bien que la région ait jusqu'à présent fait preuve de résilience grâce à son infrastructure hydraulique, la probabilité d'événements climatiques extrêmes pourrait perturber gravement les activités économiques.
En outre, les conséquences de la sécheresse ne se limitent pas aux pertes financières. Des dommages sur l'habitat causés par le retrait des argiles et des conflits potentiels avec des agriculteurs d'autres régions pour l'approvisionnement en eau sont également à craindre. Les experts s'accordent à dire qu'il est impératif d'évaluer correctement la vulnérabilité des activités et des populations face à cette menace croissante.
L'OCDE recommande de réduire les prélèvements d'eau, bien que la marge de manœuvre soit limitée. Les auteurs plaident pour une évaluation rigoureuse des risques de sécheresse liés au changement climatique afin d'élaborer une stratégie viable après 2030. Ils appellent également à une réallocation des ressources en eau en fonction des besoins réels des utilisateurs, ainsi qu'à des initiatives pour favoriser la réutilisation des eaux usées industrielles et la collecte des eaux pluviales. La situation appelle à une mobilisation urgente pour éviter une crise humanitaire en matière d'eau dans les années à venir.