« L'IA pourrait anéantir l'humanité » : Geoffrey Hinton, le Prix Nobel de physique, exprime sa terreur face à ses découvertes
2024-11-11
Auteur: Philippe
L'alerte des architectes de l'IA
L'attribution du prix Nobel de physique 2024 à Geoffrey Hinton, conjointement avec John Hopfield, symbolise des décennies de travail sur les réseaux neuronaux artificiels, des systèmes qui ont révolutionné la façon dont les machines apprennent. Cet honneur, cependant, ne réchauffe pas le cœur de Hinton, qui est maintenant devenu un fervent critique de ses propres créations. Surnommé « le parrain de l'intelligence artificielle », il met en garde l'humanité sur les dangers de l'IA, soupçonnant que ses avancées pourraient entraîner des conséquences catastrophiques.
Préoccupations face à l'avenir de l'IA
La reconnaissance de son travail par le Nobel ne fait qu'accentuer ses craintes. Hinton a déclaré : "Nous n'avons aucune expérience de ce que cela signifie de vivre avec des objets plus intelligents que nous." Ce constat ne vient pas sans conséquences, alors que les chercheurs du monde entier s'interrogent sur le contrôle que nous avons encore sur l'IA. Hinton prévoit qu'en quelques années, les machines dotées d'une intelligence supérieure pourraient prendre le pas sur leurs créateurs, une idée qui rappelle les plus sombres dystopies.
Les risques dans les années à venir
Hinton avertit qu'à l'horizon 5 à 20 ans, le risque qu'une IA désireuse de contrôler notre quotidien devient très réel. Au cœur de ses préoccupations, la diffusion massive de fausses informations. Les capacités des IA à générer des contenus réalistes pourraient permettre la prolifération de fake news, rendant difficile pour un citoyen ordinaire de différencier le vrai du faux. Cette manipulation est particulièrement inquiétante lorsque l'on considère l'impact que cela pourrait avoir sur des élections démocratiques ou des opinions publiques.
La course à l'innovation et ses conséquences
La rapide course à l'innovation, surtout entre des entreprises comme Google et Microsoft, intensifie les inquiétudes de Hinton. Il déplore que cette compétition négligente accentue les dangers liés à l'IA. Tandis que Google avait joué un rôle relativement "responsable" dans le développement de l'IA, la montée de chatbots comme ChatGPT a déclenché une escalade des enjeux, ce qui l’a poussé à quitter l'entreprise afin de s'exprimer librement sur ses préoccupations.
Impact sur l'emploi et robots tueurs
Mais Hinton ne s'inquiète pas seulement de la désinformation. L'impact de l'IA sur le marché de l'emploi le préoccupe également. Bien que l'automatisation puisse faciliter certaines tâches, la réalité est que des millions d'emplois pourraient disparaître au profit de machines plus performantes et moins coûteuses. L'idée d'« robots tueurs », des systèmes autonomes capables de prendre des décisions fatales, est également un cauchemar que Hinton ne peut ignorer.
Questions sur la dominance des grandes entreprises
La récente remise du Prix Nobel à Hinton et à Demis Hassabis de DeepMind soulève des interrogations sur la dominance de l'IA par quelques grandes entreprises tech, posant des questions sur l'équilibre des recherches. Comment cette centralisation peut-elle influer sur l'avenir de l'intelligence artificielle alors que l'accès aux données reste un enjeu critique pour le progrès ?
Appel à la régulation internationale
Pour faire face à ces menaces, Hinton appelle à une coopération internationale pour réguler l'IA, semblable aux régulations sur l'énergie nucléaire, afin d'éviter une course vers des armements technologiques incontrôlés. Il espère que son appel sera entendu avant qu'il ne soit trop tard. L'humanité est à un carrefour dangereux : saura-t-elle dompter l'incroyable pouvoir de l'intelligence artificielle, ou risque-t-elle de s’y heurter de manière désastreuse ?