"L'État nous abandonne : les AESH au bord du gouffre font face à des défis insurmontables"
2025-01-16
Auteur: Julie
L'angoisse et le découragement s'intensifient parmi les AESH, ces professionnels dédiés à l'accompagnement des élèves en situation de handicap. Prévue pour le jeudi 16 janvier, une grève, impulsée par plusieurs syndicats tels que la FSU, la CGT, le Snalc et Sud, dénonce le manque de soutien étatique dans un contexte où l'inclusion scolaire doit devenir une réalité.
Face à une demande croissante d'accompagnement personnalisé, ces femmes et hommes, souvent sous-payés et peu nombreux, sont contraints de composer avec des conditions de travail précaires et souvent indifférentes. Comme le témoigne Manon, AESH à Lyon, beaucoup d'entre eux envisagent de quitter un métier pourtant riche de sens.
Travaillant 26 heures par semaine pour moins de 1 000 euros par mois, Manon est dans une situation financière critique. "Cela devient insoutenable", déclare-t-elle. En plus de ce salaire dérisoire, ses heures de travail sont dispersées sur plusieurs écoles, engendrant des frais de transport importants qui pèsent davantage sur son budget déjà limité. Déterminée à mettre fin à cette situation, elle prévoit de quitter le métier à la fin de l'année scolaire.
"Il faut porter les enfants handicapés dans les escaliers", déplore Manon, évoquant des obstacles physiques tels que les escaliers non adaptés pour les élèves en fauteuil roulant. Malgré les promesses d'inclusion de l'État, la réalité sur le terrain est tout autre. "L'Éducation nationale ne nous soutient pas et nous sommes vraiment laissés à l'abandon," ajoute-t-elle avec une tristesse palpable.
Les conditions de travail, souvent inégales d'une école à l'autre, ainsi que des relations parfois tendues avec les enseignants, renforcent le mal-être des AESH. "C'est un beau métier qui offre une grande satisfaction quand on voit une lueur d'espoir dans les yeux des élèves. Mais sans de meilleures conditions, sans reconnaissance et valorisation, quitter ce métier devient inévitable pour beaucoup d'entre nous", confie Manon.
Des revendications existent donc pour une réelle prise en compte des besoins des AESH. En cas de réforme, une véritable reconnaissance de leur travail et des augmentations de salaire permettraient de garder ces professionnels sur le terrain. Pour l'instant, la situation reste désastreuse, alors que de plus en plus d'AESH choisissent, à regret, de démissionner.