Alors que Donald Trump a réussi à rassembler les figures de l'industrie numérique pour son second mandat à la présidence des Etats-Unis, il est évident que son attrait dans le monde de la musique est encore limité. Pour illustrer cela, la cérémonie d'investiture de Trump, prévue pour le 20 janvier, ne comporte que des artistes de country conservatrice, une tendance qui reflète la division actuelle entre musiciens et leaders politiques.

Lors des cérémonies précédentes, Joe Biden avait attiré des stars comme Lady Gaga et Jennifer Lopez, tandis que Barack Obama a vu des icônes telles que Bruce Springsteen et Aretha Franklin performer. À l'inverse, lors de l'investiture de Trump en 2017, seul un petit nombre d'artistes de country très conservateurs s'étaient portés volontaires pour se produire, pratiquement tous ayant des liens historiques avec le Parti républicain.

Parmi eux, Lee Greenwood, un vétéran de 82 ans, rouvrira le bal en interprétant son hymne emblématique God Bless the USA, qui a connu un regain de popularité durant la guerre en Irak alors qu'il était devenu un symbole de fierté nationale. Ce chant est devenu une sorte de mantra pour de nombreux patriotes américains. Fait intéressant, même Beyoncé a interprété une version de ce morceau en 2011, soulignant à quel point il est ancré dans la culture américaine, même au-delà des clivages politiques.

Cette année, le choix des artistes pourrait être interprété comme un signe du désir de Trump de rester fidèle à sa base électorale, tout en ratifiant la notion de patriotisme qui peut sembler exclusive pour d'autres segments de la population. En attendant, cet événement musical ne manquera pas de susciter des débats sur le véritable sens de la musique américaine et son rôle dans l'unité nationale. À l'heure où les tensions politiques sont à leur comble, cette cérémonie promet d'être à la fois un spectacle et un révélateur des fractures qui traversent la société américaine.