Une nouvelle théorie audacieuse a émergé parmi les scientifiques, suggérant que la Terre pourrait avoir été entourée d'un système d'anneaux semblable à ceux de Saturne, il y a environ 466 millions d'années. Cette hypothèse intrigante est le fruit des recherches d'Andrew Tomkins, géologue à l'université Monash en Australie, et de ses collègues Erin Martin et Peter Cawood. Leur étude, publiée dans la revue Earth & Planetary Science Letters, pourrait jeter une lumière nouvelle sur plusieurs mystères géologiques de notre planète.

L'idée émane de l'observation de cratères d'impact datant de l'Ordovicien, une période marquée par des événements dramatiques, y compris l'une des plus grandes extinctions de masse. Les chercheurs ont identifié 21 cratères d'impact importants, principalement dispersés près de l'équateur, ce qui les a amenés à explorer la possibilité d'un bombardement spatial massif causé par des débris provenant d'anneaux planétaires.

En étudiant des roches anciennes, dont certaines ont été trouvées dans la carrière de Thorsberg en Suède, Tomkins et son équipe ont découvert que des météorites extraterrestres contenaient des indices de leur ancienne provenance. Ces météorites, bien que dégradées, peuvent avoir été préservées dans des conditions qui leur ont permis de voyager à travers le temps jusqu'à nous. Leur analyse a révélé que les niveaux de débris de météorites dans certaines roches calcaires étaient extrêmement élevés.

Un autre aspect fascinant de leur recherche est relatif à un événement cosmique potentiellement catastrophique. Si un gros astéroïde s'approche suffisamment de la Terre, il pourrait créer un anneau de débris en dépassant la limite de Roche, une théorie qui a été observée avec des comètes dans le passé. Cette découverte pourrait également expliquer pourquoi les impacts météoritiques étaient concentrés autour de l'équateur à cette époque.

Il est également intéressant de noter que lorsque ces anneaux auraient commencé à se disperser, ils auraient pu provoquer un ensoleillement inégal sur la surface de la Terre, créant ainsi des variations climatiques significatives. Tomkins avance que cela pourrait être lié à un refroidissement global spectaculaire suivi de l'ère glaciaire hirnantienne.

Pour les chercheurs, l'étape suivante consistera à développer des modèles mathématiques pour comprendre la dynamique de ces matériaux et leur impact potentiel sur le climat terrestre. Ces recherches pourraient donc offrir une clé pour comprendre non seulement le passé géologique de notre planète, mais aussi les mécanismes climatiques qui ont influencé l'évolution de la vie sur Terre.

Les résultats de cette étude soulèvent des questions fascinantes sur notre histoire planétaire et sur la manière dont les événements cosmiques ont façonné notre environnement. Reste à savoir comment cette théorie sera accueillie dans le domaine de la géologie et si elle ouvrira la voie à de nouvelles découvertes sur notre mystérieux passé.