Les salaires des dirigeants du CAC 40 en 2023

Malgré un contexte économique difficile, les salaires des grands patrons du CAC 40 continuent d'exploser. Selon le rapport annuel du cabinet Proxinvest, publié le 12 novembre, la rémunération totale des PDG des sociétés du CAC 40 a atteint une moyenne de 7,1 millions d'euros par an en 2023, soit une augmentation de 6% par rapport à 2022.

L'écart grandissant entre les dirigeants et les employés

Ce rapport met également en lumière l'écart grandissant entre les patrons et leurs employés. Le ratio d'équité, qui mesure la différence de salaires entre les dirigeants et leurs salariés, a atteint des niveaux alarmants. Ce ratio, qui exclut l'année post-COVID de 2021, est désormais de 95 fois en moyenne, signalant une tendance inquiétante dans le paysage salarial français. Pour mettre cela en perspective, le ratio en 2022 était de 90 fois et seulement de 74 fois en 2014.

Les dirigeants les mieux payés

Bernard Charlès, le PDG de Dassault Systèmes, trône au sommet des rémunérations avec près de 47 millions d'euros cette année, dont une grande majorité provient de la valorisation des actions attribuées. Ilham Kadri, la PDG de Solvay, suit de près avec 23 millions d'euros, dont une prime exceptionnelle douteuse de 12 millions qu'elle a reçue sans performance requise. Carlos Tavares, à la tête de Stellantis, complète le podium avec une rémunération de 17,8 millions d'euros, une somme qui semble plutôt faible comparée aux chiffres officiels communiqués par l'entreprise.

Une rémunération majoritairement variable

Un fait préoccupant soulevé par Proxinvest est que moins de 20% de la rémunération totale des PDG provient de leur salaire fixe, le reste étant composé de primes, d'actions, de stock-options et autres incitations. Ces pratiques soulèvent des questions sur les normes de gouvernance en France et en Europe, notamment en ce qui concerne des attributions d'actions controversées, comme celles observées chez Publicis, où la majorité des actions étaient attribuées sans conditions de performance.

Le débat sur l'équité salariale

Le rapport souligne également que 18 dirigeants du CAC 40 touchent des salaires en dessous du seuil maximal considéré acceptable par Proxinvest, fixé à 5,6 millions d'euros par an. Cette situation alimente un débat croissant sur l'équité salariale au sein des entreprises françaises alors que le fossé entre les salaires des dirigeants et ceux des employés semble se creuser chaque année.

Appel à la réforme des systèmes de rémunération

Face à ces chiffres, les actions pour réformer les systèmes de rémunération pourraient devenir un sujet brûlant dans le débat public, tant pour les syndicats que pour les consommateurs. Quelles mesures seraient nécessaires pour rétablir un équilibre juste et équitable dans les rémunérations au sein du CAC 40? Les dirigeants doivent-ils commencer à rendre des comptes sur ces inégalités de salaires?