
Les pourparlers de Riyad échouent : "Le cessez-le-feu en Ukraine est plus crucial pour Donald Trump que pour Vladimir Poutine"
2025-03-30
Auteur: Léa
Les récents pourparlers de Riyad entre les États-Unis et la Russie semblent avoir échoué selon l’économiste russe Alexandra Prokopenko. Analysant la situation sur le site de la Fondation Carnegie, elle affirme que ces discussions ne représentent pas un véritable progrès vers un cessez-le-feu. "Les États-Unis ont proposé un cessez-le-feu en mer Noire, mais la Russie a conditionné son acceptation à la levée de certaines sanctions, ce qui nécessite l'accord de pays européens", explique-t-elle.
Quelques heures après l'annonce de la Maison-Blanche, le Kremlin a exprimé qu'il accepterait une trêve en mer Noire uniquement si l'Occident levait ses sanctions, notamment en reconnectant la banque Rosselkhozbank au système SWIFT. La Russie a également énuméré d'autres exigences : la fin des restrictions sur les transactions commerciales, l'arrêt des sanctions contre les exportateurs de produits alimentaires et d'engrais, et la reprise des opérations des compagnies d’assurance internationales sur ces cargaisons.
Prokopenko souligne que le véritable obstacle pour les producteurs russes ne provient pas des sanctions officielles, mais plutôt de la perception d'eux comme des entreprises à risque. Cette réputation incite les sociétés occidentales à ne pas faire affaire avec eux, augmentant ainsi les coûts et les risques liés aux transactions commerciales.
Pour Moscou, il est primordial de lever les restrictions d'accès à l'infrastructure financière occidentale. La réintégration de Rosselkhozbank dans le système SWIFT est essentielle, mais peu probable, car toute décision doit être approuvée par l'Union européenne, qui détient l'autorité sur ce système basé en Belgique.
De plus, Vladimir Poutine a récemment évoqué l'idée d'une "administration transitoire" en Ukraine, sous l’égide de l'ONU, pour superviser une élection présidentielle considérée comme "démocratique" avant toutes négociations de paix. Cela fait partie d'une stratégie visant à remettre en question la légitimité de Volodymyr Zelensky, dont le mandat arrive à expiration en mai 2024.
Le Kremlin semble vouloir tester les limites de la volonté de l'Administration Trump de parvenir à un accord, en exerçant une pression considérable sur l'Europe, car sans son soutien, toute levée des sanctions resterait inenvisageable.
Il est important de noter que même si ses demandes ne sont pas satisfaites, la Russie pourrait tirer parti de la situation. En posant de nouvelles conditions et en ralentissant le processus de négociation, le Kremlin parvient à maintenir un dialogue avec les États-Unis et à garder l'intérêt de Donald Trump, qui demeure imprévisible.