Divertissement

« Les Portes de Gaza », d'Amir Tibon : un écho tragique du 7 octobre

2024-09-26

« Les Portes de Gaza. Une histoire de trahison, de survie et d'espoir aux frontières d'Israël », d'Amir Tibon, traduit de l'anglais (Israël) par Colin Reingewirtz, est une œuvre poignant qui explore les événements dévastateurs du 7 octobre 2023. À travers 480 pages, Tibon nous plonge dans une réalité teintée de chaos et d'émotion, le tout pour un prix abordable de 24 euros en version papier et 19 euros en numérique.

Cette nuit-là, le kibboutz Nahal Oz, situé à moins d'un kilomètre de Gaza, connaît une évacuation chaotique. Les familles, encore sous le choc d'une journée marquée par la terreur, sont transportées en bus vers un abri plus sécurisé. Amir Tibon partage son expérience avec son père, Noam, sa femme, Miri, et leurs deux jeunes filles, dans un silence pesant, comme si les mots eux-mêmes avaient perdu leur sens.

Journaliste au quotidien Haaretz, Tibon ne se contente pas de raconter sa propre expérience : il offre une réflexion profonde sur l'histoire de son pays. « Les Portes de Gaza » examine un enchevêtrement d’émotions humaines, relisant l’histoire de Nahal Oz tout en mettant en lumière la complexité des relations israélo-palestiniennes. Un massacre qui n'est pas qu'un fait isolé, mais le résultat d'années de tensions, de haines accumulées et d'espoirs brisés.

Le titre du livre, « Les Portes de Gaza », évoque multiple significations. En plus d'être un lieu géographique, il évoque aussi la légende biblique de Samson, symbole de force et de trahison, qui a arraché les portes de Gaza. Ce récit spirituel est un puissant métaphore qui traverse les siècles, rappelant les conflits éternels de la région.

En 1956, Moshe Dayan utilise cette même référence lors d'un discours au kibboutz, mettant en garde contre la montée des tensions avec les Palestiniens. Il avertit que ceux qui habitent Nahal Oz portent le poids de l'histoire sur leurs épaules, un message qui résonne tragiquement aujourd'hui. La peur d'un cycle de violence qui ne fait que se reproduire apparaît comme un thème central dans le livre.

Amir Tibon parvient à capturer non seulement l'horreur du moment, mais aussi l'humanité de ceux qui ont survécu à la tragédie. Son œuvre s'inscrit dans un contexte plus large de résistance et de quête de paix, offrant une perspective qui interpelle le lecteur sur les vérités souvent ignorées du conflit israélo-palestinien. Chaque page est une invitation à réfléchir sur les conséquences du passé, sur l'importance de l'empathie et de la compréhension dans une région dévastée par des années de conflits.