Un article récent du Monde souligne un phénomène troublant : la tentation « trumpiste » grandissante parmi les patrons français, de plus en plus exaspérés par une bureaucratie pesante qui entrave le dynamisme économique de la France. Face à une administration jugée inefficace et trop imposante, des figures influentes du secteur privé s’interrogent sur la nécessité d’une réforme radicale semblable à celle mise en œuvre par Elon Musk aux États-Unis.

Des leaders d'opinion tels que Luc Rémont (PDG d’EDF), Xavier Niel (Iliad) et Jean-Laurent Bonnafè (BNP Paribas) expriment leur mécontentement. Leur frustration commune face à un système bureaucratique qui limite l’innovation et l’investissement en France est palpable. Au congrès de l’Union française de l’électricité, Luc Rémont a déclaré avec véhémence : « C’est l’enfer d’investir en France pour des raisons réglementaires. » Ce même jour, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, évoquait la faible rentabilité de ses investissements en France par rapport aux États-Unis.

Les conséquences de cette bureaucratie sont concrètes. Par exemple, Rémont a précisé qu’avec 500 développeurs en énergies renouvelables, EDF parvenait laborieusement à produire entre 300 et 400 mégawatts par an, tandis qu’aux États-Unis, la même entreprise aurait produit 2 gigawatts en une seule année. Cette comparaison souligne l'urgence d'un choc nécessaire pour stimuler les investissements.

La réouverture de Notre-Dame de Paris, après cinq années de travaux, a été un point de départ pour mettre en lumière la flexibilité parfois accordée, lorsque des législations exceptionnelles sont adoptées pour des projets d'envergure. L'économiste libéral Nicolas a dénoncé les contraintes qui freinent le travail des artisans et des entreprises, illustrant une double standard dans l'application des réglementations.

Le sentiment de ras-le-bol n'est pas isolé. Plusieurs médias, y compris Le Figaro, ont relayé ces préoccupations, mettant également en avant la nécessité de simplifier les procédures administratives pour redonner aux entreprises la capacité d’innover et d’investir sereinement.

La bureaucratie est souvent perçue comme un mal insidieux, où les règles priment sur les résultats. Dans le contexte économique actuel, beaucoup estiment que des processus trop rigides étouffent la créativité et la flexibilité, indispensables au succès des entreprises dans un monde en constante évolution. Cela soulève la question : faut-il une révolution administrative pour redonner aux patrons français l’agilité dont ils ont besoin pour prospérer ?

Alors que le débat s'intensifie, la France pourrait être à un tournant décisif. La tentation d’adopter un modèle plus « trumpsite » pourrait bien signaler un désir de changement radical dans la manière dont sont gérés les affaires et l’économie. Les patrons français sont-ils prêts à faire entendre leur voix pour transformer le paysage bureaucratique du pays ?