Nation

"Les oiseaux finissent par rencontrer les pales" : en Hérault, des éoliennes accusées de décimer des populations de faucons

2025-04-07

Auteur: Léa

Cette semaine, le tribunal de Montpellier a rendu deux décisions très attendues concernant des parcs éoliens situés dans l'Hérault, accusés d'être responsables de la mort d'oiseaux, notamment des espèces protégées. Le parquet a requis de lourdes sanctions contre les exploitants des parcs. La première décision est attendue lundi, tandis que la seconde devrait être rendue mercredi. Les conséquences de ces décisions pourraient avoir un impact significatif sur la législation et la protection des espèces menacées.

Le parc éolien d'Aumelas, situé près de Montpellier, est particulièrement dans la ligne de mire. Parmi les oiseaux retrouvés morts, le faucon crécerellette, un petit rapace qui vit dans les régions méditerranéennes, a été identifié. Après avoir presque disparu dans les années 1980, les populations de ce faucon avaient récemment montré des signes de rétablissement, mais cette situation est maintenant menacée.

Un autre parc, celui de Bernagues, a également été au centre des préoccupations après la découverte d'un aigle royal mort, ce qui a conduit à une procédure judiciaire supplémentaire. Les experts en ornithologie et les défenseurs de l'environnement sont inquiets quant à l'impact des éoliennes sur ces espèces vulnérables.

Pour tenter de réduire le nombre de collisions entre les oiseaux et les pales, les exploitants ont mis en place des systèmes d'effarouchement sonore, qui s'avèrent inefficaces selon des spécialistes tels qu'Olivier Gourbinot de France Nature Environnement. "Les oiseaux s'habituent rapidement à ces signaux," déclare-t-il. "De plus, le son interrompt souvent trop tardivement leur approche des pales."

Les chiffres sont alarmants : depuis 2011, plus de 70 cadavres de faucons ont été retrouvés aux pieds des éoliennes d'Aumelas, un chiffre qui pourrait en réalité être trois fois supérieur si l'on prend en compte la mortalité non détectée.

Le parquet a demandé l'arrêt immédiat du parc d'Aumelas ainsi qu'une amende de 750 000 euros pour chacune des neuf sociétés exploitantes. Une décision qui pourrait s'avérer historique dans la lutte pour la protection des oiseaux. De son côté, EDF Renouvelables a déclaré travailler à l'amélioration des systèmes d'effarouchement et affirme que les incidences mortelles ont diminué ces derniers temps. Cependant, il est inacceptable de sacrifier la biodiversité au nom des énergies renouvelables, et les réclamations pour des réglementations plus strictes se multiplient dans toute la France.

Cette affaire soulève de nombreuses questions sur l'équilibre entre les énergies renouvelables et la préservation de la faune. Alors que les pays cherchent à réduire leur empreinte carbone, il est essentiel de trouver des solutions qui ne compromettent pas notre biodiversité. La prise de conscience publique et les pressions politiques pourraient bientôt forcer un changement significatif dans la manière dont ces projets sont évalués et gérés.