Divertissement

Les nouvelles recommandations de l'Assemblée pour mettre fin aux violences dans le monde du spectacle

2025-04-08

Auteur: Julie

Après six mois de travaux intensifs et la réalisation d'environ 350 auditions, la commission d'enquête de l'Assemblée sur les violences sexuelles dans le milieu culturel a formulé près de 90 propositions pour lutter contre ce fléau, révélées dans un rapport publié le 8 avril 2025.

Protéger les enfants du spectacle

Suite à l'initiative de l'actrice Judith Godrèche, la commission se concentre sur la protection des enfants, notamment par l'obligation d'une consultation avec un psychologue spécialisé avant l'âge de 7 ans. La présence d'un parent ou d'un représentant légal lors des castings, tournages et représentations sera désormais requise, de même que des contrôles systématiques, une pratique encore absente aujourd'hui.

La protection accordée aux jeunes artistes, concernant les horaires de travail et l'accompagnement, s'étendra jusqu'à 18 ans au lieu des 16 ans actuels. Le rôle du responsable enfant, dont la mission est de veiller au bien-être des jeunes sur les plateaux, sera renforcé, avec la possibilité de vérifier le casier judiciaire des personnes concernées. Sa présence sera rendue obligatoire dès le casting, une période considérée comme particulièrement risquée pour les abus.

Lutter contre la sexualisation des mineurs

La commission souhaite interdire la sexualisation des mineurs à l'écran, notamment leur représentation en sous-vêtements, avec des exceptions très limitées. Cette mesure vise à combattre le regard inapproprié porté sur les enfants et appelle à une prise de conscience dans le milieu artistique sur les conséquences de telles représentations.

Le rapport évoque également la problématique de la sexualisation des corps d’enfants dans l’art, citant des exemples controversés comme certains films d’anciens réalisateurs condamnés pour agressions sexuelles. Des publicités problématiques, comme celle de Balenciaga mettant en scène de très jeunes enfants, sont également pointées du doigt.

Assainir les castings, des lieux à risque

Les pratiques de « castings sauvages », surtout dans des lieux inappropriés tels que des chambres d'hôtel, seront bannies. Désormais, la sélection des artistes devra se faire dans des locaux appropriés, en journée et en présence d'au moins deux personnes. De plus, il sera interdit de demander aux comédiens de se dénuder ou de réaliser des essais de scènes à caractère intime sans la présence d'un coordinateur d'intimité.

Cette initiative fait suite à des témoignages d'actrices sur des situations abusives rencontrées lors de castings, et reflète l'intention d'assainir le secteur. La commission vise à réglementer davantage le métier d'agent artistique, afin d'empêcher les abus de pouvoir et de silencer les victimes.

Des scènes d’intimité mieux encadrées

La présence d'un coordinateur d'intimité — un rôle déjà établi à Hollywood — sera rendue obligatoire pour toutes les mises en scène impliquant des mineurs. Pour les acteurs majeurs, sa présence sera recommandée, laissant à chaque artiste le choix de l'accepter ou non. En outre, les talents obtiendront désormais un droit de regard sur le montage des scènes où apparaissent leurs parties intimes.

Ces nouvelles mesures représentent des avancées significatives dans la lutte contre les violences dans le milieu artistique, et soulèvent la question d'une transformation profonde des pratiques de l'industrie du spectacle, qui doit impérativement évoluer pour garantir la sécurité et le respect de tous ses acteurs.