La CGT Chimie n'a pas mâché ses mots jeudi dernier en réponse aux demandes audacieuses d'une trentaine de laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers, face à des tensions commerciales croissantes, ont interpellé l'exécutif européen pour obtenir des concessions sur la régulation de leur secteur.

Dans une lettre envoyée à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ces géants de l'industrie pharmaceutique ont demandé des ajustements pour freiner un « exode » d'investissements vers les États-Unis. Ils réclament notamment une réévaluation des politiques de prix des médicaments, un cadre réglementaire plus incitatif à l'innovation, et une mise à jour des normes environnementales.

Sans cela, prédisent-ils, une fraction substantielle de la recherche et de la production de médicaments pourrait inévitablement migrer vers des marchés plus attrayants, comme les États-Unis.

La FNIC-CGT a réagi avec véhémence, accusant les laboratoires de se comporter en « véritables maîtres chanteurs » qui n'hésitent pas à jouer sur les émotions, « surtout quand il s'agit d'argent ». L'organisation syndicale met en garde contre une industrie qui, selon elle, chaos cherche à libéraliser à outrance le secteur de la santé.

« Nous devons sortir la santé des griffes du capitalisme, qui ne voit dans les patients qu'une source de profit », insiste la CGT, appelant à une réflexion plus profonde sur le modèle économique en place. Cette prise de position soulève la question : à quel prix voulons-nous sauver notre système de santé ?