La mobilisation des scientifiques prend un nouvel élan grâce aux jeunes. Le 9 février dernier, Colette Delawalla, doctorante en psychologie clinique à l’université Emory à Atlanta, a exprimé son désespoir face à la passivité de la communauté scientifique, en particulier des chercheurs titulaires, face aux attaques de Donald Trump sur la recherche. À travers le réseau Bluesky, émergeant comme une alternative à Twitter pour les scientifiques, elle a lancé un vibrant appel à l’action : « Embarquez, les intellos ! On part manifester ! » Son message, tel une bouteille à la mer, a trouvé écho auprès d'autres jeunes chercheurs. Ils ont tous unis leurs voix en clamant : « Défendons la science ! » et « Stand up for science ! »

Un mois après cet appel qui a suscité l'enthousiasme, plusieurs milliers de chercheurs se sont réunis le 7 mars dans une trentaine de grandes villes américaines, allant de Washington à Chicago, en passant par New York, et dans des villes universitaires comme Madison, Raleigh ou Topeka. Bien que la mobilisation ne puisse rivaliser avec l’ampleur de la marche pour la science d’avril 2017, qui avait attiré plus d’un million de participants dans plus de 600 villes à l’échelle mondiale, les jeunes organisateurs ont réussi à mobiliser la génération plus âgée dans cette cause cruciale.

Des figures emblématiques telles que des lauréats du Prix Nobel et d'autres sommités ont pris part aux manifestations, notamment à Boston et à Washington, où de nombreux participants se sont rassemblés au pied du Lincoln Memorial. Ce monument, dédié à Abraham Lincoln, fondateur de la National Academy of Sciences en 1863, symbolise l'engagement des scientifiques et leur lutte pour la vérité et l'intégrité de la recherche. La mobilisation actuelle illustre une tendance croissante : les jeunes scientifiques prennent de plus en plus leur place sur le devant de la scène, rappelant à tous que la science n’est pas seulement une discipline académique, mais une arme puissante pour défendre nos valeurs et notre avenir.