Les Combats Épiques de la Course Vendée Globe
2025-01-03
Auteur: Michel
Dalin-Richomme : L'Accélérateur Mortel
À la tête de la course la plus emblématique du monde, la vitesse devient une obsession enivrante. Après des heures de lutte contre des vents capricieux de moins de 10 nœuds, l’espoir de voir le vent forcir suscite l'excitation parmi les concurrents. « Ça devrait s’accélérer ce soir et au cours de la nuit, on prévoit des vents autour de 13 nœuds », déclare Basile Rochut, le consultant météo du Vendée Globe. Après une parenthèse brésilienne douce, les deux IMOCA vont déployer leurs ailes et la lutte acharnée entre les skippers sera relancée avec intensité.
Derrière, les nerfs à vif
Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e) garde le cap le long des côtes brésiliennes. Il profitera bientôt des alizés, mais l'accélération des leaders risque de creuser encore plus l'écart. À plus de 900 milles au sud, Thomas Ruyant (VULNERABLE, 4e) souffre d'une avarie de sa voile J2, résultat d'un orage localisé et puissant. « Il va être fortement désavantagé lors de sa remontée de l'Atlantique, précise Fabien Delahaye de la direction de course. Le J2 est crucial pour les vents de 10 à 20 nœuds, exactement les conditions que nous devrions rencontrer jusqu'aux Açores. En plus de l’avarie de la J2, il doit vérifier sa grand-voile en grimpant au mât ». Le skippers nordiste, qui avait accumulé une avance de plus de 300 milles, voit son avance se réduire à 170 milles. Un groupe de cinq navigateurs, mené par Paul Meilhat (Biotherm, 5e) jusqu'à Justine Mettraux (Teamwork-Team Snef, 10e), fait face à une dépression. Tandis que la majorité contourne la dépression par l’Est, la Suissesse tente sa chance en progressant par l'Ouest, mais cela impose une vigilance constante en raison des conditions chaotiques engendrées.
« Les vents brutaux et une mer agitée rendent chaque manœuvre risquée », constate Paul Meilhat, épuisé mais déterminé. Au cours des prochains jours, les passages au cap Horn ne seront pas de tout repos. Jean Le Cam (Tout commence en Finistère - Armor-lux, 16e) est prévu demain avec des vents de 17 à 18 nœuds. Pour Alan Roura (Hublot, 17e), Isabelle Joschke (MACSF, 18e) et Giancarlo Pedote (Prysmian Group, 19e), il faudra en revanche faire face à des conditions redoutables, avec des vents atteignant 45 nœuds pendant la nuit de samedi à dimanche.
Les inquiétudes liées à la présence d'icebergs, qui avaient effrayé certains marins, sont désormais de l'histoire ancienne. « Les marins concernés sont sortis de la zone de vigilance, il n’y a plus d’alerte ni de détection d’icebergs à proximité », informe Fabien Delahaye. Rappelons qu'il y a quelques jours, trois concurrents ont croisé des icebergs, mais aujourd'hui, cette frayeur appartient au passé. Tanguy Le Turquais (Lazare, 21e) et son groupe naviguent maintenant dans des eaux tourmentées, profitant d'un vent fort.
En revanche, Oliver Heer (Tut Gut., 30e) est coincé dans un anticyclone déprimant. « Je suis vraiment frustré de ne pas pouvoir avancer, surtout avec ces températures glaciales », a-t-il confié au Vendée Live. Même si je suis Suisse, je ressens le froid, mes doigts gèlent rapidement ! ». Quant à Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group, 35e), le dernier au classement, il s'attelle à réparer son safran en continuant de suivre une route prudente dans le nord, car une forte dépression est prévue sur son chemin d'ici mardi.
La tension est à son comble et chaque minute compte dans cette aventure mythique. Les skippers se battent contre la nature, contre eux-mêmes, et les prochains jours s'annoncent prometteurs pour ceux qui aiment l'adrénaline. Alors, qui sortira vainqueur de cette lutte acharnée ?