Les chiffres alarmants de la crise immobilière en France
2024-12-17
Auteur: Michel
780 000. La chute vertigineuse du marché immobilier français est tombée comme un couperet. Après deux années exceptionnelles post-COVID, l’année 2024 s’annonce désastreuse avec moins de 800 000 ventes, marquant une baisse de 17% par rapport à 2023, alors qu’on avait atteint plus de 1,2 million de transactions en 2021. « On espérait toucher le fond », a déclaré Élodie Frémont, porte-parole du CNF. Le volume des transactions pourrait plonger au niveau de 2015. Les temps de vente des logements continuent de s’allonger, avec un taux actuellement autour de 2,5%, un indicateur similaire aux crises précédentes. L’Île-de-France subit particulièrement cette crise, avec une chute des ventes de 22% en Seine-Saint-Denis, mais d'autres régions comme l'arc atlantique et les départements méditerranéens ne sont pas épargnés, certaines zones enregistrant des baisses allant jusqu'à 23%.
-9,2%. C’est la baisse record des prix constatée par les notaires sur un an dans certains secteurs, notamment à Nantes, une ville qui avait récemment gagné en popularité. L’ensemble des grandes métropoles voit les prix fléchir, à l’exception de Nice. À Paris, le prix au mètre carré est tombé sous les 9500 euros, soit une baisse de 6,7% cette année, après une tendance similaire en 2023. « Nous prévoyons une nouvelle baisse de 3% en Île-de-France d’ici début 2025, mais une stabilisation est attendue ailleurs », précise Frédéric Violeau, responsable statistique à la Chambre des notaires. Les maisons, qui bénéficiaient d'une forte demande après la pandémie, affichent désormais une baisse des ventes entre -8% et -10% dans plusieurs villes comme Bordeaux et Nantes. Bien que les prix s'affaissent, ils restent très élevés par rapport aux dix dernières années, avec des augmentations de 17% à Paris et jusqu’à 35% à Nantes depuis 2014.
-22 m2. Une autre réalité préoccupante est l’érosion du pouvoir d’achat immobilier. À Rennes, les ménages ont vu leur pouvoir d’achat s’amincir, avec des prix ayant flambé de 53% depuis 2014 ! Malgré la baisse des taux d'intérêt et des prix, le pouvoir d’achat moyen est actuellement de 77 mètres carrés pour un budget de 800 euros par mois sur 20 ans. Bien qu'il y ait une petite amélioration par rapport à 2023 (+3 m2), on est loin des 86 m2 moyens de 2019. À Paris, ce chiffre est affolant : il ne s’élève qu’à 12 m2 en moyenne. En revanche, à Saint-Etienne, le pouvoir d'achat grimpe à 111 m2, ce qui fausse quelque peu la réalité.
Il est également important de noter qu’en 2024, seulement 253 000 logements neufs ont été mis en chantier, ce qui représente une chute de 14% après une baisse de 25% en 2023 — un niveau historiquement bas qui nous renvoie à 1954. La crise du bâtiment semble donc s’aggraver. Les autorisations de construire continuent également de diminuer, atteignant une baisse de 10,6%. Selon Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, « l’année 2025 s’annonce encore pire que prévu. Sans un budget fiable et rapide, tel que le prêt à taux zéro proposé par Valérie Létard, nous serons confrontés à une véritable crise de l’emploi dans le secteur. »
La situation immobilière en France en 2024 est alarmante et pourrait avoir des conséquences durables sur l'économie et la société.